Les producteurs de lait ont annoncé mercredi deux journées d'action en début de semaine prochaine, avec blocage des laiteries dans toute la France, pour peser sur les négociations relatives au prix du lait.
Cette action, qui aura lieu mardi et mercredi, est la première lancée au niveau national par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) qui a multiplié dernièrement les actions locales pour obtenir une hausse des tarifs de vente aux industriels et aux coopératives. Entamées il y a plusieurs semaines, les négociations entre les deux parties n'ont toujours pas abouti.
Les prix d'achat du lait aux producteurs "ont baissé de 10 à 12%, soit de 30 à 56 euros pour 1.000 litres" entre octobre 2007 et octobre 2008, a fait valoir la FNPL.
Lors d'une conférence de presse impromptue, Jean-Marie Lemétayer, président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et Henri Brichart, président de la FNPL, ont aussi annoncé la tenue d'un conseil national exceptionnel de la FNSEA, de la FNPL et des Jeunes Agriculteurs (JA) jeudi prochain afin "d'envisager l'attitude à tenir" dans le cadre de ces négociations.
Ce conseil se réunira à huis clos à Paris et tous les représentants départementaux de ces organisations proches de la FNSEA y sont attendus.
Auparavant, les coopératives laitières avaient appelé mercredi à une "reprise des négociations interprofessionnelles (...) avec la ferme volonté d'aboutir à un accord, même si les marges de manoeuvre sont étroites".
"Nous souhaitons aussi un accord sur les prix du lait, mais pas à n'importe quelle condition", a répondu M. Lemétayer, soulignant la "gravité de la situation".
"Il n'y a pas de guerre du lait mais des actions", a-t-il par ailleurs affirmé, à propos des récentes manifestations dans les grandes surfaces qu'il a qualifiées de "remue-ménage très léger dans les rayons".
Il s'en est pris aussi à la volonté de la Commission européenne de supprimer à terme les quotas laitiers: "c'est une véritable connerie", a-t-il lancé.
Le président de la FNPL a aussi "mis en garde la grande distribution qui, sous couvert de lutte contre la hausse des prix, fait peser des contraintes extrêmement fortes" sur les industriels qui retomberont, selon lui, sur les producteurs.
Industriels et coopératives d'un côté et producteurs de l'autre tentent actuellement de trouver un terrain d'entente sur les tarifs du lait au quatrième trimestre et au début de l'année prochaine, des négociations compliquées par la crise économique.
Pour justifier une baisse des prix, les industriels mettent en avant la baisse de la consommation et une chute des prix des produits industriels, comme la poudre de lait, sur les marchés mondiaux.
Pour leur part, les producteurs font valoir la hausse de leurs charges, notamment le carburant et les engrais.
La FNPL, qui refuse les prix décidés unilatéralement par les industriels pour le lait collecté en octobre, a demandé à ses adhérents d'écrire "d'ici la semaine prochaine" aux laiteries "pour contester le montant des factures reçues". Elle dénonce une "situation aberrante où le client impose ses prix".