De fortes inquiétudes ont été exprimées par des locataires sur le projet de loi Boutin samedi à Créteil lors des assises régionales de la Confédération nationale du logement (CNL), qui a appelé, par la voix de son président, à la mobilisation.
De nombreux locataires franciliens ont pris la parole lors d'une table ronde samedi après-midi, qui clôturait ces "assises du logement", pour dénoncer la réforme des charges locatives, les augmentations de loyers dans le logement social, la vente des logements sociaux ou encore le manque d'entretien des ascenseurs.
"Il y a beaucoup d'inquiétudes", a souligné Jean-Pierre Giacomo, le président de la CNL, en dénonçant la baisse de 7% du budget de l'Etat consacré au logement en 2009.
"Ce qui est en cause, c'est une casse irrémédiable du logement social et le texte de Mme Christine Boutin (ministre du Logement, ndlr) en crée les conditions", a-t-il fustigé.
M. Giacomo a appelé au "rassemblement", notamment avec les autres organisations de locataires et les syndicats, pour dire "non à la loi Boutin".
Philippe Pelletier, président de l'Agence nationale de l'habitat (Anah), a dit "entendre le niveau important de mécontentement", en ajoutant qu'il "retrouve ce même mécontentement chez les petits propriétaires".
Selon la sénatrice (PCF) Odette Terrade, "les financements publics sont en train d'être asséchés au nom du +tous propriétaires+".
"Mme Boutin veut réserver les logements sociaux aux plus pauvres alors que les classes moyennes sont déjà fragilisées par le contexte de crise", a poursuivi Mme Terrade.
Christian Favier, président (PCF) du conseil général du Val-de-Marne, a de son côté dénoncé le "désengagement de l'Etat" dans le logement social et s'est alarmé des conclusions d'un rapport, selon lesquelles "9 des 12 milliards prévus pour les opérations de l'Agence nationale de rénovation urbaine sont déjà utilisés tandis que les opérations ne sont pas finies".