Syndicats et patronat "ont des marges de manoeuvre pour baisser les cotisations chômage, même avec l'évolution du contexte économique", a jugé mercredi le ministre du Budget Eric Woerth, invoquant un principe de "solidarité" au bénéfice de l'assurance vieillesse.
"Avec un excédent prévisionnel de l'Unedic de 4 milliards d'euros en 2009, les partenaires sociaux ont des marges de manoeuvre pour baisser les cotisations chômage, même avec l'évolution du contexte économique", a-t-il dit au Sénat au début de l'examen du budget 2009 de la Sécurité sociale (PLFSS).
Le ministre du Budget a réaffirmé que le "principe de solidarité entre branches de la protection sociale s'appliquera (...) à la hausse des cotisations vieillesse qui sera de 0,3 point en 2009 et doit être compensée par une baisse équivalente des cotisations d'assurance chômage".
"Cela n'a pas de sens de creuser les déficits d'un côté et d'avoir des excédents de l'autre. Cette vision globale est essentielle pour (...) redresser les comptes de l'assurance vieillesse", a-t-il argué, après avoir présenté des prévisions de recettes modifiées "du fait de la révision des hypothèses macroéconomiques".
La France a revu en baisse jeudi dernier sa prévision de croissance pour 2009: entre 0,2% et 0,5% contre 1% auparavant.
Si l'Unedic a prévu mi-octobre un excédent de 3,9 milliards d'euros fin 2009, avec 15.000 chômeurs indemnisés de plus, c'était dans l'hypothèse d'une croissance de 0,9%.
Mais le régime d'assurance chômage a aussi annoncé mercredi dernier trois scénarios complémentaires, plus pessimistes, fondés sur des hypothèses d'évolution du PIB de 0,2%, 0% et -1% en 2009.
Avec une croissance de 0,2%, l'excédent courant annuel de l'Unedic serait réduit à 3,3 milliards d'euros. Avec une croissance nulle, il serait ramené à 3,21 milliards. Et, en cas de recul du PIB de 1%, il ne serait plus que de 2,41 milliards.