Le médiateur national du crédit, René Ricol, a averti lundi qu'il dénoncerait les banques qui ne prêtent pas aux entreprises alors qu'elles s'y sont engagées, auprès du président de la République.
"Si les banquiers ne jouent pas le jeu, alors les conséquences seront efficaces, l'Etat n'hésitera pas à prendre des participations au capital des banques pour éviter qu'il y ait un dérapage", a dit M. Ricol sur Europe 1.
Interrogé pour savoir s'il les dénoncerait devant les médias, comme il l'avait affirmé, il a répondu: "Je vais faire pire que ça, je vais les dénoncer auprès du président de la République, parce que je pense que ça aura des conséquences immédiates".
Selon M. Ricol, "si les banquiers jouent le jeu, s'ils acceptent de soutenir toutes les lignes de crédit en cours - sauf si une société connaissait des difficultés particulières - et de prendre plus de risques, ce qu'ils doivent faire, alors nous éviterons une large partie de la crise économique".
"On est vraiment aujourd'hui à un point où les banquiers doivent choisir dans quel camp ils sont: est-ce qu'ils sont indifférents à toutes les situations de détresse, de drame, ou est-ce qu'ils décident de soutenir" les entreprises ?, a-t-il dit.
"Si nous voulons que la croissance reparte, limiter le nombre de drames, alors nous avons besoin que les banquiers reprêtent de l'argent aux entreprises sans même attendre que la confiance interbancaire reparte", a insisté M. Ricol, qui doit recevoir les banquiers mercredi.
"On ne peut pas avoir de banques qui ne joueraient pas le jeu de la solidarité dans une période de crise économique alors même qu'elles en sont largement à l'origine", a-t-il insisté.
M. Ricol a précisé qu'il travaillerait sur le terrain avec 100 médiateurs départementaux, qui seront les directeurs départementaux de la Banque de France. "Les dossiers qui ne seraient pas traités reviendront chez moi", a-t-il dit.
En échange du soutien financier de l'Etat, les banques ont promis d'augmenter le montant de leurs crédits aux particuliers et aux entreprises de 3 à 4% d'ici à un an.