La première banque de la zone euro par capitalisation boursière, l'espagnole Santander, va réaliser une augmentation de capital d'un montant de 7,2 milliards d'euros pour compenser les difficultés actuelles à réaliser son programme prévu de cessions d'actifs.
"Banco Santander avait prévue un programme de vente d'actifs pour augmenter son ratio de fonds propres mais étant donné les conditions actuelles de marché, la banque a décidé de repousser ce programme jusqu'à ce que les prix redeviennent corrects", explique le groupe dans un communiqué.
Santander avait d'ailleurs reconnu fin octobre qu'en raison des mauvaises conditions de marché, elle n'envisageait plus de céder son activité de gestion de fonds et d'assurance, comme prévu avant.
La première banque espagnole souhaite ainsi augmenter à 7% son ratio de fonds propres (contre 6,31% au 30 septembre) pour "satisfaire une exigence interne de plus grande solvabilité dans l'actuel ENVIRONNEMENT économique", poursuit Santander.
"Banco Santander anticipe le renforcement de son capital en offrant une magnifique opportunité d'investissement à ses actionnaires", a commenté le président du groupe, Emilio Botin, cité dans le communiqué.
L'augmentation de capital prévoit l'émission de près de 1,6 milliard de nouvelles actions ordinaires à 4,50 euros par titre. Les actionnaires bénéficieront d'un droit préférentiel de souscription pour cette opération "totalement garantie" et organisée par la banque d'affaires américaine Merrill Lynch.
Durant une conférence téléphonique avec des analystes, lundi matin, le directeur financier de Santander, Jose Antonio Alvarez, a indiqué que cette augmentation de capital répondait à une "demande" générale du marché vis-à-vis des établissements financiers pour qu'ils présentent de meilleurs ratios et n'était liée à aucun nouveau projet de rachat.
L'action Santander a réagi logiquement par une baisse, avec un recul de 3,72% à 8,34 euros sur un marché espagnol en hausse de 1,74% (Ibex-35) à 10H00 GMT.
Santander, numéro un bancaire de la zone euro par capitalisation boursière, a été pour l'instant épargnée par la crise financière internationale.
Très présent en Europe et en Amérique latine et servi par une politique d'expansion prudente, assise sur une solide activité de banque commerciale, Santander a profité de la crise pour racheter, ces derniers mois, trois banques en difficulté.
Après avoir mis la main sur la britannique Alliance & Leicester (A&L) en juillet pour environ 1,6 milliard d'euros, et sur les meilleurs actifs d'une autre britannique, Bradford & Bingley (B&B) en septembre pour environ 773 millions d'euros, Banco Santander a repris à la mi-octobre l'américaine Sovereign pour 1,9 milliard de dollars (1,4 milliard d'euros).
La banque a publié fin octobre un bénéfice net trimestriel en hausse de 4,3% à 2,205 milliards d'euros, très légèrement sous les attentes des analystes, et a maintenu son objectif de bénéfice net annuel record de 10 milliards d'euros pour 2008.
- Avec DowJones Newswires -