Les organisations syndicales et patronales négociant sur l'assurance chômage ont tenu vendredi, par une déclaration commune, à réaffirmer leur "autonomie", après une série d'interventions de Nicolas Sarkozy et du gouvernement concernant leurs discussions.
Proposée par la CGT, dès l'ouverture de cette deuxième séance de négociations, l'idée d'une déclaration commune a mis plus de deux heures et demi à se concrétiser par un court texte de compromis entre syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et patronat (Medef, CGPME, UPA).
"Dès décembre 2005, les partenaires sociaux ont décidé de remettre à plat le régime d'assurance chômage. Sur ces bases, ils ont entamé leurs négociations le 15 octobre en affirmant leur volonté de prendre leurs responsabilités. Ils entendent pouvoir poursuivre leurs discussions dans le cadre de l'autonomie de la négociation collective", indique la déclaration.
Les partenaires sociaux "souhaitent qu'au cours de ces négociations soit respectée la place de chacun des différents acteurs dans l'esprit de la loi de modernisation du dialogue social du 31 janvier 2007", ajoute le texte.
Nicolas Sarkozy a proposé, la semaine dernière à Rethel (Ardennes), qu"une "filière unique" d'indemnisation chômage, au lieu de quatre aujourd'hui, soit instaurée lors de ces négociations qui doivent, a-t-il dit, "impérativement" se conclure "avant la fin de l'année".
Précédemment, François Fillon avait plaidé pour une diminution des cotisations chômage d'un niveau équivalent à l'augmentation annoncée des cotisations retraite, et le ministre du Travail Xavier Bertrand avait suggéré une exonération des cotisations chômage pour les plus de 60 ans.
Le chef de file de la délégation patronale, Patrick Bernasconi (Medef), a reconnu qu'"il a fallu pas mal discuter mais avec la volonté d'arriver à un texte commun".
"Face aux interventions répétées du gouvernement et du président de la République, ce texte vise à leur demander de rester à leur place le temps des négociations", a déclaré Maurad Rabhi (CGT).
"Le discours du président de la République était pour le moins inopportun. J'ai l'impression qu'une partie des politiques souhaiterait être à la table des négociations. On est encore dans un régime paritaire sur l'indemnisation, alors qu'on nous laisse négocier!", a renchéri Stéphane Lardy (FO).
Gaby Bonnand (CFDT) a noté que ce texte "non polémique exprime la volonté de ne pas être soumis en permanence à des pressions gouvernementales".