Le ministre du Budget, Eric Woerth, a annoncé jeudi que le déficit public de la France s'aggraverait en 2008 à 2,9% du PIB contre 2,7% initialement prévu et qu'il atteindrait 3,1% du PIB en 2009, en raison de l'impact de la crise financière sur l'économie.
Le déficit public (Etat, sécurité sociale, collectivités locales) dépasserait donc la limite de 3% autorisée par Bruxelles mais "il ne s'agit nullement de s'affranchir du pacte de stabilité et de croissance" européen, a affirmé M. Woerth lors d'une intervention au Sénat sur la loi de programmation 2009-2012 des finances publiques.
L'aggravation des déficits s'explique par la révision à la baisse des objectifs de croissance de la France (0,2% à 0,5% en 2009 contre 1,0% initialement) et la baisse des recettes fiscales provoquée par la crise financière et ses répercussions sur l'économie, a dit le ministre.
Les dépenses programmées sont en revanche inchangées et cet "effort sur la dépense" doit permettre "d'assainir durablement nos finances publiques" même une fois la croissance revenue, a insisté M. Woerth, qui vise un déficit à 2,7% du PIB en 2010.
L'objectif du gouvernement est ensuite de le ramener à 1,9% en 2011 et 1,2% en 2012, contre 0,5% initialement annoncé pour la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy.