Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a estimé mardi que les mesures de soutien de l'emploi annoncées par Nicolas Sarkozy demandaient "aux salariés de s'adapter", mais n'étaient "absolument pas à la hauteur de la crise".
M. Thibault, qui parlait sur France 2, a appelé les autres syndicats à se concerter pour envisager une "mobilisation commune".
"On demande aux salariés de s'adapter à la situation en mettant quelques pansements ici et là, ce n'est absolument pas à la hauteur de la crise", a déclaré M. Thibault après le discours du président à Rethel (Ardennes).
"Il y a eu une intervention pour aider les banques, une deuxième pour les entreprises, l'addition au total s'élève à 400 milliards d'euros de prêts ou de garanties de l'Etat", mais "aujourd'hui, le plan annoncé de soutien aux salariés, c'est zéro", a déclaré Bernard Thibault.
Au sujet de 100.000 contrats aidés supplémentaires en 2009, le leader de la CGT a dit que ce ne pouvait pas "être la réponse adaptée à la situation" et que "les emplois aidés (n'étaient) pas des emplois durables".
La volonté de généraliser le travail du dimanche est, selon le syndicaliste, "un exemple" de l'adaptation demandée aux salariés.
"Le chef de l'Etat laisse entendre que demain tout le monde devra travailler le dimanche pour avoir un emploi (...) or des études, y compris dans le secteur du commerce, ont montré qu'au final ce serait plus destructeur d'emplois dans les petits commerces que créateur dans le secteur de la grande distribution", a dit M. Thibault.
"La question des salaires est posée (...), c'est parce qu'on a privilégié la logique de rentabilité financière depuis 25 ans qu'on en est là, et il n'y a aucune raison donc d'accepter la contrainte du dimanche pour améliorer son pouvoir d'achat", a-t-il poursuivi.
M. Thibault a aussi estimé "qu'au vu de ce discours, il serait utile que l'ensemble des syndicats se concertent dans cette période pour envisager une mobilisation commune".