Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a dit mardi s'attendre à une "reprise de la croissance" courant 2009, anticipant notamment un "ralentissement marqué" de l'inflation.
"A court terme les perspectives (économiques) sont peu favorables", a souligné le gouverneur, a dit M. Noyer, qui s'exprimait lors du congrès de la Fédération nationale du Crédit Agricole.
Mais "les banques françaises sont solides", et "la réaction de politique économique a été particulièrement vigoureuse et rapide", a-t-il ajouté.
De plus, "les prix sont désormais en baisse", a-t-il relevé, faisant référence à la baisse, depuis deux mois, des prix du pétrole et des prix alimentaires.
"Si cette tendance se confirme, ou simplement se stabilise, on peut anticiper un ralentissement progressif, mais marqué, de l'inflation", a-t-il estimé.
Selon Christian Noyer, "ceci devrait spontanément procurer aux ménages un pouvoir d'achat supplémentaire" et contribuer ainsi "au redémarrage de la consommation".
"Considérées globalement, ces évolutions me paraissent de nature à stabiliser l'économie et permettre une reprise de la croissance dans le courant de l'année 2009", a jugé M. Noyer.
Le gouverneur de la Banque de France a précisé qu'il ne pouvait "ni dater précisément, ni prévoir l'ampleur de cette reprise".
Mais selon lui, la perspective d'un "redémarrage significatif de la croissance en 2009, est aujourd'hui insuffisamment prise en compte, tant par les analystes que par les marchés".
Il a rappelé les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), qui table sur une inflation en 2009 de 1,9% et 1,6% pour la zone euro et pour la France. Or ces prévisions sont construites selon lui "sur des hypothèses plutôt pessimistes: elles reposent sur un prix du pétrole 30% plus élevé que celui qui prévaut aujourd'hui et n'intègrent pas du tout les plans d'actions annoncés depuis dix jours".