Les parlementaires communistes ont vivement critiqué mardi lors d'une conférence de presse le projet de loi sur le logement de Christine Boutin qu'ils ont qualifié de "mode d'emploi du désengagement de l'Etat".
"Avec ce projet, Christine Boutin poursuit et aggrave le travail de destruction du secteur public du logement social, engagé par les précédents gouvernements de droite", a affirmé la sénatrice Odette Terrade (Val-de-Marne). Elle a notamment cité le fait que le texte "annexe autoritairement les fonds du 1% logement" et mis en avant la "réduction de 7%" du budget logement pour 2009.
"Les objectifs de construction de 500.000 logements fixés par Mme Boutin ne seront pas atteints et on n'atteindra même pas les 400.000 logements alors même qu'il faudrait en construire 900.000", s'est-elle indignée.
Elle s'est élevée contre la modification de l'article 55 de la loi SRU, c'est à dire l'obligation de 20 % de logements sociaux dans les communes, prévue par le texte.
Pour la sénatrice, il "pénalise aussi les locataires" en modifiant les plafonds d'accès aux logements sociaux et en "organisant la chasse aux locataires considérés comme trop riches". "Cela aura comme effet d'isoler les plus pauvres dans le logement social et de renvoyer les moins pauvres vers le marché privé, hors de prix", a-t-elle plaidé.
Pour le député Georges Gosnat, "c'est toute la tradition sociale du logement qui est mise en cause". Les sénateurs PCF défendront plus de 80 amendements et une motion de procédure visant à juger ce texte irrecevable.
Le projet de loi commence son parcours parlementaire mardi après-midi au Sénat.