Le président de la CGPME, Jean-François Roubaud, a estimé lundi que l'on était réellement rentré dans la crise économique, alertant notamment sur le fait que les entreprises pourraient, après un gel des embauches, commencer rapidement à recourir aux licenciements économiques.
"On rentre vraiment dans la crise. Les carnets de commandes commencent clairement à baisser. Les PME souffrent aussi de difficultés de trésorerie et d'accès au crédit", a déclaré le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CGPME) dans une interview aux Echos.
"On va vers une baisse concomitante de l'activité et des investissements qui aura forcément des conséquences sur l'emploi. Les entreprises ont commencé, cet été, par réduire l'intérim. On passe actuellement au second stade, le gel des embauches. L'étape suivante, qui pourrait arriver vite, ce sont les licenciements économiques", a-t-il prévenu.
Insistant sur la nécessité de trouver de nouvelles sources de financement pour les entreprises, M. Roubaud a notamment proposé un relèvement du plafond de la somme que les assujettis à l'ISF peuvent transformer en investissement dans les PME, qui devrait passer selon lui de 50.000 à 75.000 euros.
"Il faut aussi augmenter les dotations à Oséo (ndlr: la banque publique d'aide aux PME) et créer des prêts spécifiques distribués aux entreprises de deux à cinq ans, qui viendraient en relais des prêts à la création d'entreprise", a-t-il poursuivi.
Revenant sur le report des cotisations chômage consenti par l'Unedic, le président de la CGPME a jugé que c'était "un geste important et responsable", car "réduire les tensions sur la trésorerie des entreprises est la première des urgences".
"Si les trésoreries s'écroulent et que les PME ne peuvent plus payer leurs factures à temps, on court à la catastrophe en chaîne", a avertit Jean-François Roubaud.