Des salariés CGT de l'usine Renault de Sandouville, près du Havre, ont bloqué lundi matin les accès du site, une opération destinée à protester contre la suppression de 1.000 emplois sur les 3.700 que compte le site.
Le blocage a été levé en fin de matinée, l'usine n'ayant pas de quart d'après-midi, en raison de la mévente de la nouvelle Laguna lancée à l'automne 2007.
"Aujourd'hui, c'est un premier coup, mais cela va continuer et avec le temps on s'améliorera", a prévenu Fabrice Leberre, délégué CGT.
"Les 2.500 salariés présents qui pouvaient entrer dans l'usine n'ont pas rejoint leur poste de travail", s'est-il également félicité.
Les quelque 400 salariés de la CGT ont bloqué tôt dans la matinée quatre portes de l'usine, empêchant les mouvements de camion, à l'entrée comme à la sortie, mais laissant passer à pied le personnel désirant travailler.
A chaque point de blocage, ils ont constitué des tas de palettes auxquels ils ont mis le feu.
"Rien n'est fait pour les 1.000 salariés concernés par le plan de départ. On veut un plan clair et précis", a indiqué Josiane Kharo, déléguée CGT.
Elle a précisé que les salariés regrettaient notamment les conditions restrictives qui leur sont imposées lors d'une demande de formation, notamment celle d'un non-retour dans l'entreprise.
En milieu de journée, la maire PS de Lille Martine Aubry, accompagnée du député PS de Seine-Maritime et ancien Premier ministre Laurent Fabius, devait se rendre sur le site pour rencontrer le personnel et des syndicalistes.
Ce déplacement était prévu depuis plusieurs jours avant que la CGT ne décide ce mouvement de blocage.
La semaine dernière, le président de la République Nicolas Sarkozy s'était déjà rendu dans l'usine. Il avait dû renoncer à visiter des ateliers en état de siège et se contenter d'une discussion avec des représentants syndicaux et le PDG de Renault Carlos Ghosn.
La suppression des 1.000 emplois dans cette usine qui fabrique la Laguna, l'Espace et la Vel Satis s'intègre dans un plan global annoncé en juillet qui prévoit 4.000 départs dans la maison mère en France et 2.000 autres dans les filiales européennes.
La direction du groupe s'est depuis engagée à assurer la pérennité de tous ces sites français et à attribuer à Sandouville la construction d'un véhicule utilitaire à partir de 2012.
La semaine dernière, le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez avait par ailleurs annoncé que le contrat de transition professionnelle (CTP), dispositif de reclassement devant être expérimenté à Renault-Sandouville, concernerait aussi les "sous-traitants de l'ensemble du bassin" d'emploi.
Le CTP est un dispositif de reclassement testé depuis 2006 par des salariés dans sept bassins d'emploi sinistrés. Il assure un revenu de remplacement aux bénéficiaires de 80% du salaire brut pendant une durée maximale de douze mois.