La direction de l'Unedic a décidé de reporter le versement des cotisations chômage des pme "compte tenu de la situation financière internationale et des éventuelles répercussions sur la trésorerie des entreprises", a-t-elle annoncé dans un communiqué vendredi.
Il s'agit de reporter l'appel de cotisation de deux mois (du 15 octobre au 15 décembre) pour les entreprises de moins de 10 salariés et d'un mois (du 15 octobre au 15 novembre) pour celles de 10 à 50 salariés.
Pour les entreprises de plus de 50 salariés, "les commissions paritaires des Assedic et du Garp (Assedic de la région parisienne, ndlr) se mobiliseront pour examiner sans tarder les demandes de recours prévues en cas de difficultés", explique la direction de l'Unedic.
"Cette décision, exceptionnelle, est conforme à la volonté des partenaires sociaux d'alléger les contraintes des entreprises face à une situation indépendante de leur volonté et qui pourrait avoir un impact négatif sur l'emploi", poursuit le communiqué.
Elle sera entérinée mardi 14 octobre lors du bureau de l'Unedic qui est géré paritairement par les organisations syndicales et patronales, a précisé l'Unedic à l'AFP. "L'appel (de cotisations) était le 15 octobre donc techniquement, il fallait prendre la décision avant", a-t-on souligné.
La CGT a désapprouvé "avec la plus grande vigueur" cette décision.
Cette mesure, "présentée comme une aide aux PME, consiste à faire jouer à l'Unedic, organisme de gestion de l'indemnisation des chômeurs, un rôle de substitution aux banques", a critiqué la confédération syndicale.
"L'Unedic aurait alors recours à un crédit d'un milliard et demi d'euros pour pallier le manque de rentrées de cotisations dont les intérêts liés aux prêts pourraient atteindre douze millions d'euros, avec comme conséquence d'en supporter les frais financiers", explique la confédération syndicale.
Pour Alain Lecanu (CFE-CGC), "dans la crise actuelle, tout ce qui permettra d'aider les TPE-PME est utile". Il estime que "cette décision rentre aussi dans la logique d'activation des dépenses de l'Unedic" et que c'est un "bon exemple d'action de soutien à l'emploi".
Jean-François Veysset de la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises, patronat), a expliqué que l'idée est "de ne pas pénaliser les entreprises qui ont besoin d'un peu de délai pour régler leurs cotisations chômage, de ne pas accabler davantage les PME dont les banquiers sont un peu absents pour le moment".