La banque britannique HBOS, dont le cours de Bourse s'est effondré depuis le début de la semaine, pourrait être rachetée pour 15 milliards de livres (environ 19 milliards d'euros) par sa compatriote et rivale Lloyds TSB, a indiqué mercredi le responsable du service économique de la BBC Robert Peston.
Au vu des circonstances dramatiques sur les marchés financiers actuellement, le gouvernement s'est engagé dans cette affaire, comme l'a montré mercredi soir le ministre britannique des Finances Alistair Darling.
Dans une interview à la BBC, le ministre a indiqué que "les deux banques concernées sont engagées dans des négociations commerciales qui vont sans doute se poursuivre dans la nuit".
"Nous restons en contact étroit mais la chose primordiale, comme je l'ai déjà dit et redit à maintes reprises, est de maintenir la stabilité du système bancaire", a-t-il affirmé.
HBOS, en grande difficulté actuellement en raison des effets de la crise du crédit, devrait se faire racheter par sa rivale Lloyds TSB, qui a semble-t-il beaucoup mieux surmonté la tourmente. Cela créerait la troisième banque britannique par la capitalisation, à peu près à égalité avec Barclays.
M. Peston ajoute sur son blog que les termes exacts de la vente, dont le principe a été annoncé mercredi dans la journée, pourraient être divulgués jeudi à 06H00 GMT. Selon lui, Lloyds TSB s'apprête à verser 280 pence par action.
Le directeur général de Lloyds TSB Eric Daniels serait le patron du nouveau groupe, tandis que le sort du patron actuel de HBOS Andy Hornby n'est pas encore tranché, selon ce spécialiste.
Mercredi, HBOS a confirmé "être engagé dans des discussions avancées avec Lloyds TSB, qui pourraient déboucher sur le dépôt d'une offre (de rachat) pour HBOS".
HBOS a encore perdu 19,18% à 147,10 pence mercredi. Déjà faible, elle a cédé la moitié de sa valeur en trois séances.
La BBC avait indiqué précédemment que la fusion, qui créerait un géant de la banque de détail au Royaume-Uni, ne manquerait pas de soulever des problèmes en matière de concurrence, mais que les autorités seraient prêtes à fermer les yeux, pour sauver HBOS.
L'opération a manifestement le soutien du ministère des Finances, et, selon la BBC, le Premier ministre Gordon Brown aurait pris part en personne aux négociations.
Depuis l'éclatement l'an dernier de la crise du crédit, HBOS s'est retrouvée plongée dans une effroyable tourmente boursière, alimentée par ses besoins importants en liquidités et sa forte exposition à un marché immobilier britannique en plein marasme.
Avec le dépôt de bilan de Lehman Brothers lundi matin, les spéculations ont repris de plus belle, en dépit des dénégations de la banque et du régulateur du secteur financier britannique, qui ont assuré qu'elle n'avait aucun problème de financement.