
En juin, dans la zone euro, le déficit des comptes courants s'est creusé à 8,2 milliards d'euros et les commandes industrielles ont accusé leur quatrième recul mensuel depuis le début de l'année, de nouveaux signaux négatifs pour la conjoncture européenne.
Les commandes indistrielles ont reculé en juin de 0,3% sur un mois, a indiqué vendredi l'office européen des statistiques Eurostat. C'est moins mauvais que la baisse de 1,6% qu'attendaient les analystes interrogés par Dow Jones Newswires.
La mauvaise surprise, c'est une détérioration plus forte que prévu en mai: les commandes y ont plongé de 5,4% quand Eurostat avait initialement estimé le recul à seulement 3,5%.
Sur un an, les commandes industrielles accusent un recul de 7,4% en juin après 4,4% en mai.
En Allemagne, première économie de la zone euro, les commandes accusent une baisse ininterrompue depuis le début de l'année. Elles ont encore reculé en juin de 3,5% sur un mois.
En France, elles ont stagné en juin (+0,1%) après une chute de 6,3% en mai.
Pour Holger Schmieding, économiste à la Bank of America, il est "de plus en plus clair que l'économie de la zone euro est tombée dans une semi-stagnation, ou pire".
La baisse du nombre de commandes en juin doit beaucoup au secteur du matériel de transport, où le volume de nouveaux ordres a diminué de 3,7% sur un mois et de 29,8% sur un an.
Holger Schmieding y voit la conséquence d'une "tendance générale à la réduction des commandes d'avions", alors que le transport aérien souffre du pétrole cher.
Plus généralement, "une demande plus faible en provenance de l'étranger et l'euro fort semblent intensifier le retournement dans le secteur industriel de la zone euro", note-t-il.
Pour l'ensemble de l'UE, les commandes des entreprises ont baissé en juin de 0,1% sur un mois et de 6,6% sur un an.
Toujours en juin, le déficit des comptes courants de la zone euro s'est creusé à 8,2 milliards d'euros, selon des statistiques provisoires publiées vendredi par la banque centrale européenne (BCE).
En mai, la balance des paiements -mesure la plus large des échanges entre la zone euro et l'extérieur- avait affiché un déficit révisé de 5,5 milliards d'euros, selon un chiffre corrigé des variations saisonnières et calendaires.
Ces chiffres sont à prendre avec précaution, car ils sont régulièrement soumis à de fortes corrections. La BCE avait ainsi annoncé précédemment un solde négatif de 7,3 milliards d'euros pour mai.
Le résultat de juin s'explique essentiellement par un creusement du déficit des postes transferts courants et revenus, selon un communiqué de la BCE.
Sur une période cumulée de douze mois, la balance des comptes courants des Quinze accusait un déficit de 19,6 milliards fin juin, contre un excédent de 19 milliards sur la même période de l'année précédente.
La BCE a aussi indiqué que les entrées nettes de capitaux avaient augmenté pour s'établir à 32,2 milliards d'euros en juin, contre 13,5 milliards d'euros en mai.
Les investissements de portefeuille (actions, obligations et autres produits financiers) ont afflué en zone euro, totalisant 54,2 milliards d'euros. La BCE a constaté parallèlement une sortie de capitaux pour les investissements directs de 22 milliards.