La justice israélienne a annoncé vendredi que de nouveaux soupçons "d'escroquerie" concernant le financement de voyages à l'étranger pèsent sur le Premier ministre israélien Ehud Olmert.
Selon un communiqué conjoint de la police et du ministère de la Justice, ces "nouveaux soupçons" concernent des voyages que M. Omert a effectués avant sa prise de fonctions de Premier ministre en janvier 2006, en qualité de maire de Jérusalem, puis de ministre du Commerce et de l'Industrie.
"Selon ces soupçons, quand il était maire de Jérusalem, puis ministre l'Industrie et du Commerce, il avait coutume de s'adresser en même temps à diverses institutions, dont l'Etat, afin que toutes financent le même voyage" séparément, indique le communiqué.
"L'agence de voyages à laquelle il s'adressait envoyait à chacune de ces institutions des factures différentes pour le même vol, comme si chacune d'entre elles était la seule à le financer", précise le communiqué.
Selon la police et la justice, les sommes ainsi obtenues et versées en partie sur son compte privé auraient permis à M. Olmert de financer "des voyages privés à l'étranger pour lui et sa famille".
"La différence était importante, et un soupçon d'escroquerie existe car une partie a été versée sur le compte privée de M. Olmert", indique le texte.
M. Olmert a été interrogé vendredi matin sa résidence de Jérusalem.
Arrivés peu avant 10H00 locales (07H00 GMT), les enquêteurs en sont ressortis plus de deux heures après, selon un photographe de l'AFP.
Cet interrogatoire de M. Olmert, le plus long auquel il a été soumis, est le troisième depuis le 2 mai, dans cette affaire qui a gravement entamé son image dans l'opinion, forçant le parti centriste Kadima qu'il dirige à organiser en septembre des primaires en vue d'une possible succession à sa tête.
"Le conseiller juridique du gouvernement et le procureur de l'Etat continuent de suivre de très près cette enquête, qui est déjà très avancée. Des efforts sont faits pour qu'elle s'achève au plus vite, notamment en raison de sa sensibilité", a encore ajouté le communiqué conjoint de la police et du ministère de la Justice.