L'organisation internationale de lutte contre la corruption Transparency International (TI), a annoncé vendredi avoir suspendu ses activités en Bosnie en raison d'inquiétudes pour la sécurité de son personnel.
Transparency est "profondément préoccupée pour la sécurité de son personnel en Bosnie et a été contrainte de fermer temporairement son bureau et d'abandonner ses activités", indique un communiqué daté de Berlin, siège de l'organisation, et remis à l'AFP à Sarajevo.
L'organisation explique avoir pris cette décision "en raison d'attaques injustifiées et dommageables qui ont culminé récemment avec les propos du Premier ministre (Milorad) Dodik, selon lesquels, le personnel de TI en Bosnie se livre au racket et est impliqué dans des activité de crime organisé".
"Nous sommes très inquiets (...) et nous sommes solidaires de nos collègues de Bosnie", poursuit le communiqué signé par le chef de TI, Cobus de Swardt.
Le Premier ministre serbe bosniaque, Milorad Dodik, a récemment accusé les responsables locaux de TI d'être impliqués dans des affaires de rançonnement et de crime organisé. La police locale a ouvert une enquête contre les employés de TI.
La filiale bosniaque de TI s'est illustrée notamment par des rapports très critiques à l'égard du gouvernement de M. Dodik, mettant en garde contre des risques de corruption dans plusieurs contrats de privatisation de compagnies serbes bosniaques.
M. Dodik est le chef du gouvernement de Republika Srpska, entité serbe qui forme avec la Fédération croato-musulmane la Bosnie depuis la fin de la guerre intercommunautaire de 1992-1995.
Des représentants de la communauté internationale ont critiqué M. Dodik pour ses propos contre Transparency.