La compagnie aérienne australienne Qantas a décidé samedi de clouer au sol tous les avions de sa flotte, suspendant ainsi ses vols domestiques comme internationaux, tant que ne sera pas résolu le conflit social qui affecte sévèrement son activité depuis des semaines.
Tous les vols de la compagnie sont annulés à partir de ce samedi à 06h00 GMT, a indiqué Qantas dans un communiqué, la direction ayant décidé l'arrêt provisoire de son activité, déjà très perturbée par un mouvement de grève.
Les employés engagés dans le mouvement social se verront interdire l'accès à l'entreprise partir de lundi matin, ce qui oblige Qantas à "maintenir tous ses avions au sol", a indiqué la compagnie aérienne.
"Les appareils actuellement en vol iront à destination. Toutefois il n'y aura plus un seul nouveau vol domestique ou international où que ce soit dans le monde", a indiqué la compagnie.
"Les avions seront cloués au sol aussi longtemps qu'il faudra pour que la situation actuelle prenne fin", a indiqué le patron de Qantas, Alan Joyce, lors d'une conférence de presse convoquée à la va-vite, ajoutant qu'il ne pouvait opter pour une "sortie facile" en accédant aux demandes des syndicats.
"Cela détruirait Qantas à long terme", a-t-il affirmé.
"Je prends cette décision incroyable (...), une décision très difficile de clouer les avions de cette compagnie au sol", a encore déclaré M. Joyce.
Quelque 70.000 passagers et environ 600 vols ont été jusque là affectés par le conflit. La décision de samedi concerne 108 avions et 22 aéroports, a précisé Qantas.
"Trop, c'est trop !", s'est indigné samedi le directeur de l'organisme australien Tourism and Transport Forum (TTF) John Lee.
"Ceci aura des conséquences immédiates et potentiellement catastrophiques sur les tours opérateurs et menace la viabilité des entreprises du secteur touristique dans tout le pays. Ce problème doit être réglé de manière urgente", a-t-il ajouté.
"Nous avons déjà vu les réservations chuter et cela ne va qu'empirer", a déploré M. Lee, estimant que les 500.000 personnes employées par l'industrie touristique en Australie ne "méritent pas" de voir leur source de revenus ainsi menacée.
Un peu plus tôt, le ministre des Transports australien, Anthony Albanese, s'était déclaré "très inquiet" face à cette situation, affirmant devant des journalistes que son gouvernement mettrait tout en oeuvre pour résoudre ce conflit social.
La veille, lors de l'assemblée générale des actionnaires, la compagnie aérienne avait indiqué que les mouvements de grève de ces dernières semaines lui avaient coûté 68 millions de dollars australiens (51,2 millions d'euros).
Ses techniciens, son personnel au sol et ses pilotes réclament des augmentations de salaires et contestent le plan de redéploiement de Qantas, qui veut concentrer ses activités internationales sur la région Asie-Pacifique.
Un ralentissement volontaire des rythmes de travail et le refus des techniciens de maintenance d'effectuer des heures supplémentaires ont causé ces dernières semaines une accumulation de retards que la compagnie ne peut plus rattraper, avait indiqué la direction vendredi.