
La Bourse de New York, qui semble retrouver des couleurs après un été désastreux, espère que les nombreux résultats d'entreprises qui seront publiés la semaine prochaine vont continuer à encourager à l'optimisme et détourner l'attention des problèmes européens.
Wall Street ose croire que la volatilité qui a suivi la dégradation de la note de crédit des Etats-Unis, début août, est en train de s'atténuer.
En une semaine, l'indice VIX mesurant la volatilité sur le S&P 500 a ainsi chuté de 20%.
"Les marchés ont été bien trop volatils pendant les dernières semaines", fait remarquer à l'AFP Gina Martin, économiste chez Wells Fargo Securities.
"Maintenant, on commence à se dire que quelque chose est en train d'être fait en Europe" pour contenir la crise de la dette, ce qui explique cette apparente stabilisation, ajoute-t-elle.
"Ce sont encore des chiffres élevés", remarque toutefois Gregori Volokhine, de Meeschaert Market Capital, tout en saluant la stabilisation des valeurs financières en début de semaine "qui a aidé le marché" avant que les sociétés technologiques ne prennent le relais.
Tiré en particulier par Apple, en raison du lancement de son nouveau téléphone iPhone 4S, et par Google, dont les résultats trimestriels ont époustouflé les investisseurs, le Nasdaq a ainsi gagné 7,6%, à 2.667,85 points.
Le Dow Jones a grimpé de 4,9% à 11.644,49 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 de 6,0% à 1.224,58 points.
"Quand on voit des compagnies qui ont magnifiquement performé comme Pepsico (bénéfice net en hausse de 4% à 2 milliards de dollars) et Google, c'est encourageant", estime M. Volokhine.
Le coup d'envoi de la saison des résultats a été donné mardi soir par le géant de l'aluminium Alcoa, mais c'est vraiment la semaine prochaine que le gros des compagnies cotées à New York vont commencer à présenter leurs exercices financiers pour les trois derniers mois.
Beaucoup croisent les doigts pour que les performances des entreprises américaines encouragent les investisseurs à se détourner de l'enlisement de la crise de la dette souveraine européenne et à se concentrer sur l'économie américaine.
Les cours de Wall Street sont "encore extrêmement corrélés à la politique (en Europe), il va être intéressant de voir si la saison des résultats va redonner confiance aux marchés", fait valoir M. Volokhine, de Meeschaert.
Surtout que les derniers indicateurs démontrent que la récession jugée imminente il y a encore deux semaines n'aura pas lieu, ajoute-t-il.
Les marchés ont salué en particulier les bons chiffres des ventes de détail aux Etats-Unis qui ont connu en septembre leur progression la plus forte en sept mois.
Pour Brad Sorensen, analyste chez Schwab, "la plupart des intervenants du marché continuent (toutefois) d'anticiper un ralentissement économique qui, selon nous, n'a pas lieu".
Ceci pourrait donc résulter en "des hausses surprises, même modestes, qui vont doper certains secteurs (sensibles aux cycles économiques) comme les technologies et les industries", avance-t-il.
Parmi les indicateurs américains qui se retrouveront sur le radar des courtiers la semaine prochaine, l'Empire Manufacturing, indice mensuel de l'activité manufacturière de l'Etat de New York, sera publié lundi, le même jour que l'indice de production industrielle de septembre.
Le point d'orgue de la semaine sera l'indice des prix à la consommation, dévoilé mercredi. "Je n'attendrai pas trop de l'inflation car les chiffres que l'on va voir ne vont pas traduire la récente accélération", a toutefois relevé Gina Martin, de Wells Fargo Securities.
Le nombre de mises en chantier de logements en septembre et le livre beige de la Réserve fédérale américaine seront également publiés mercredi.