La Grèce faisait face à une nouvelle vague de mouvements sociaux mardi alors que le gouvernement venait d'achever les discussions avec la troïka (UE-BCE-FMI), sur des mesures d'économies supplémentaires visant à débloquer le versement d'une nouvelle tranche de prêt.
Des fonctionnaires organisaient le blocage de plusieurs ministère, des enseignants et des employés municipaux avaient abandonné leur poste tandis qu'une raffinerie importante avait fermé, en signe de protestation contre la politique d'austérité du gouvernement, avant une grève générale prévue pour le 19 octobre.
Les personnels des hôpitaux et des prisons mettront eux aussi en grève d'ici la fin de la semaine tandis que les employés de l'administration fiscale et des banques se mobiliseront la semaine prochaine et que les avocats menacent de se joindre au mouvement.
Les fonctionnaires grecs sont vent debout contre les projets du gouvernement lequel prévoit de réduire les salaires et de mettre au moins 30.000 personnes au chômage technique, avec un salaire réduit de 40% d'ici à la fin de l'année, avant un probable licenciement au bout d'un an, dans l'objectif de réduire drastiquement les dépenses publiques du pays.
Ces mesures s'ajoutent aux sacrifices déjà consentis par la Grèce - multiples hausses ou créations de taxes et d'impôts, abaissement de pensions de retraite -dans l'espoir de réduire un déficit budgétaire grec cinq fois supérieur aux normes de l'UE.
Elles sont exigées par l'UE, le FMI et la Banque centrale européenne, qui en 2010 ont renfloué la Grèce dans le cadre d'un vaste plan de sauvetage, avec l'octroi de 110 milliards d'euros de prêts, en mai 2010.
Lundi le ministre des Finances Evangélos Vénizélos a indiqué que les rencontres prévues avec les représentants de la troïka des créanciers du pays, (UE-BCE-FMI) avaient pris fin après plus de dix jours d'audit des comptes grecs.
La troïka doit soumettre son rapport d'audit à la zone euro d'ici le 24 octobre.
L'Union européenne doit ensuite statuer sur le versement d'une tranche de 8 milliards d'euros du prêt international accordé à la Grèce en 2010, vitale pour le pays toujours au bord de la faillite.
Lundi soir le chef de file des ministres européens des Finances, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a estimé qu'une décote supérieure à 60% pour la dette grecque était envisageable, dans une interview à une chaîne de télévision autrichienne.