Les partis de la coalition slovaque, au bord du gouffre à cause d'un profond désaccord sur le renforcement du Fonds de sauvetage de la zone euro (FESF), devaient poursuivre in extremis leurs tractations mardi matin, à quelques heures du vote crucial au Parlement.
Un petit parti de cette coalition quadripartite, le mouvement Liberté et Solidarité (SaS), se dit prêt à torpiller le FESF lors de ce vote, prévu dans l'après-midi.
Faisant face à la pire crise depuis l'installation de son cabinet en juillet 2010, le Premier ministre Iveta Radicova a menacé de démissionner si la coalition de ne parvenait pas à se mettre d'accord, selon la presse slovaque.
Selon l'agence de presse SITA, Mme Radicova a offert de lier le scrutin sur le FESF à un vote de confiance, de démissionner au cas où le renforcement du Fonds ne passe pas au Parlement ou bien de démissionner avant le scrutin.
"Je vais prendre une décision responsable, d'ici demain matin, sur la proposition que je ferai à mes partenaires de la coalition", a déclaré Mme Radicova lundi soir, sans davantage de précisions.
Selon elle, c'est sa "capacité de gouverner" qui est en jeu.
Pour entrer en vigueur, l'élargissement du FESF doit être ratifié par les 17 pays de la zone euro. Entrée dans la zone euro en 2009, la Slovaquie est le dernier de ses membres à ne pas encore s'être prononcé sur cette question.
Malte a donné son feu vert lundi soir.
Estimant que les Slovaques sont trop pauvres pour payer les erreurs des autres, le chef du SaS Richard Sulik s'oppose au FESF, à moins que la Slovaquie ne soit dispensée de payer sa contribution de 7,7 milliards d'euros au fonds renforcé à 440 milliards, une éventualité déjà exclue par Bruxelles.
Son mouvement libéral et eurosceptique exige également que Bratislava obtienne un droit de veto sur les futurs décaissements du FESF et puisse se désengager du Mécanisme européen de stabilité permanente (ESM) censé remplacer le FESF en 2013.
Un vote négatif de la Slovaquie paralyserait les mécanismes de sauvetage financiers décidés le 21 juillet lors d'un sommet des dirigeants de la zone euro pour venir en aide aux pays en difficulté financière, dont la Grèce lourdement endettée.
La coalition au pouvoir à Bratislava détient 79 des 150 sièges parlementaires et ne dispose donc pas de majorité suffisante sans les 22 députés du SaS.
Si le SaS persiste à bloquer le vote au Parlement, la coalition pourrait solliciter l'appui de l'opposition social-démocrate (Smer-SD) de l'ex-Premier ministre Robert Fico (62 députés).
Mais ce dernier a affirmé qu'il ne soutiendrait pas le FESF, sauf s'il obtenait d'importantes concessions: un remaniement gouvernemental, voire des élections anticipées.