Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, s'est prononcé mercredi en faveur de la création d'euro-obligations, qui seraient selon lui "avantageuses" à terme pour l'ensemble de la zone euro.
"Une fois que la zone euro sera dotée des instruments nécessaires pour assurer tant l'intégration que la discipline (économique), l'émission de dette commune sera considérée comme un pas naturel et avantageux pour tous", a-t-il dit devant le Parlement européen, en posant la "condition que de tels euro-obligations soient des +obligations de stabilité+".
Pour ce faire, ces obligations devront être "conçues d'une manière qui récompense ce qui respectent les règles, et dissuadent ceux qui ne le font pas", a-t-il plaidé.
M. Barroso a confirmé que ses services allaient prochainement présenter des options possibles pour la mise sur pied d'euro-obligations.
"La Commission présentera des options pour de telles obligations de stabilité dans les prochaines semaines", a-t-il précisé. Certaines de ces options pourront être mises en oeuvre dans le cadre du traité existant, tandis que des +euro-obligations+ à part entière nécessiteraient un changement de traité", a-t-il précisé.
Les Etats membres pourront "saisir pleinement les avantages d'un plus grand marché pour l'émission de dette souveraine", a-t-il plaidé.
La question des euro-obligations divise aujourd'hui les Etats européens. Alors que des Etats en difficulté comme la Grèce plaident pour leur création, la France ne les exclut pas à terme, tandis que l'Allemagne, le meilleur élève de la zone euro qui bénéficie aujourd'hui des meilleures conditions d'emprunt sur les marchés, ne veut pas en entendre parler.
Berlin redoute notamment que cela ait des conséquences néfastes sur les taux qui lui sont proposés.
Les euro-obligations, mécanisme de mutualisation de la dette des pays, sont perçus par leurs promoteurs comme le seul moyen de régler durablement la crise de la dette dans l'Union monétaire.