Le gouvernement a évoqué mi-septembre avec les banques leur capitalisation, a déclaré à l'AFP une source proche du dossier, mais plusieurs sources, dont la ministre du Budget, ont démenti l'existence d'un plan gouvernemental pour les renflouer, comme l'affirmait dimanche le JDD.
"Evidemment l'Etat travaille main dans la main avec les banques, parce que l'Etat est aux côtés des banques, mais il n'y a pas de plan de recapitalisation des banques", a déclaré sur RTL la ministre du Budget, Valérie Pécresse, ne voulant ni confirmer ni infirmer la tenue d'une réunion le 11 septembre en particulier.
Selon le Journal du dimanche, le gouvernement a proposé à BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, BPCE et Crédit Mutuel, de les renflouer à hauteur de 10 à 15 milliards d'euros.
Le journal, citant des sources bancaires et des sources proches de l'Elysée, affirmait que le gouvernement avait soumis cette proposition lors d'une réunion de crise à la direction du Trésor, mais qu'elle avait été refusée par BNP Paribas.
Une source proche du dossier a confirmé à l'AFP la tenue d'une réunion au Trésor le 11 septembre sur la capitalisation des banques, mais a démenti qu'il s'agissait d'une réunion de crise, et a également démenti que le gouvernement avait fait une telle proposition de renflouement.
Interrogés par l'AFP, BNP Paribas, Société Générale, BPCE, et Crédit Agricole se sont refusés à tout commentaire.
Mme Pécresse a réaffirmé que "les banques françaises sont solides et saines", alors qu'elles sont attaquées sur les marchés financiers, certains investisseurs craignant pour leur exposition à la crise de la dette souveraine qui frappe la zone euro.
Les appels à une recapitalisation des banques européennes se sont multipliés, même si en France, cette OPTION a été écartée pour les banques nationales.
Selon le JDD, les représentants de l'Etat à la réunion de 11 septembre auraient soumis aux banquiers un schéma consistant à injecter entre 10 et 15 milliards d'euros dans ces établissements pour renforcer leurs fonds propres.
Plusieurs options auraient été envisagées pour procéder à ce renflouement, depuis le prêt simple jusqu'à l'émission d'actions de préférence (titres privés de droit de vote) assorties de warrants (options d'achats), ce dernier mécanisme permettant de réaliser une plus-value en cas de hausse du cours de Bourse pour celles des banques qui étaient cotées.
D'après le quotidien, ce plan aurait été concocté en priorité pour la Société Générale, la plus malmenée en Bourse. Son PDG, Frédéric Oudéa, aurait accepté le plan soumis par l'Etat, "à condition que toutes les banques soient concernées, pour éviter d'être stigmatisé".
"Il a eu cette réaction car il est président de la Fédération bancaire française et parlait au nom de tous. La Société Générale n?a pas besoin d?aides", tempère une source proche de la banque, citée par le Journal du dimanche.
Mais les dirigeants de BNP Paribas se seraient opposés à ce projet, principalement parce que son directeur général, Baudouin Prot, "ne voulait pas trinquer à cause des difficultés de son concurrent", selon le quotidien.
"Il n'y a aucun plan", a commenté le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, dans un entretien au JDD, ajoutant que les banques françaises "ont une base de capital importante, comparable à celles des autres banques européennes, et elles sont rentables".
Cité par le Journal du dimanche, l'entourage du président Nicolas Sarkozy a formellement démenti l'existence de ce plan.