Douze salariés de l'usine Lafarge de Frangey et le maire de cette commune de l'Yonne ont entamé mardi une grève de la faim devant le siège de l'activité cimenterie du groupe à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) pour dénoncer la fermeture du site, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout et nous resterons ici jusqu'à ce que le projet de fermeture soit abandonné", a affirmé à l'AFP Florent Gaden, délégué CFDT de l'usine, où une grève a été lancée lundi soir.
En tenue de travail ORANGE et verte, les grévistes ont installé un petit campement de cinq tentes dans lesquelles ils ont placé des lits de camps avec des couettes et tout l'équipement nécessaire pour tenir plusieurs jours.
Le groupe Lafarge Ciments a annoncé en mai la fermeture, fin 2012, de son usine de Frangey, employant 74 salariés, en raison notamment d'une surcapacité des fours par rapport au marché national et d'un coût de production élevé. Le site était en activité depuis 1930.
"Nous sommes confrontés à une désertification" et "il y a un moment où il faut taper sur la table pour arrêter cela", a déclaré à l'AFP le maire sans étiquette de Lezinnes (commune dont dépend Frangey), Jean-Claude Galaud, également en grève de la faim.
L'usine constitue "le premier employeur de la ville" et son activité induit l'emploi "de près de 500 personnes autour de la commune", a-t-il souligné.
Contactée par l'AFP, la direction de Lafarge Ciments a dit souhaiter "poursuivre son projet de cessation d'activité tout en continuant à maintenir le dialogue social et en proposant différentes mesures d'accompagnement".