Neuf pays européens, dont l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni vont faire savoir lundi à la Commission que sa proposition de futur budget de l'UE (2014-20) est trop élevée face au contexte de rigueur généralisée, selon des sources diplomatiques.
"La proposition de la Commission européenne est trop élevée. Les hausses de dépenses du prochain cadre multiannuel sont nettement excessives par rapport à ce qui est requis pour une stabilisation du budget européen", indique un projet de déclaration conjointe obtenu l'AFP, qui doit être rendu public lundi.
Les ministres des Affaires européennes d'Autriche, du Danemark, d'Allemagne, de Finlande, de France, d'Italie, des Pays-Bas, de Suède et du Royaume-Uni doivent approuver ce document lors d'une rencontre lundi à Bruxelles, avant une réunion avec leurs homologues de l'ensemble de l'UE.
Tous ces Etats sont déjà contributeurs nets au budget de l'Union européenne, c'est-à-dire qu'ils contribuent davantage qu'ils ne reçoivent de subventions en retour, ou en passe de le devenir. Et donc particulièrement désireux de limiter les dépenses à venir, souligne une source diplomatique.
Bruxelles a proposé de plafonner les dépenses à 1,05% du Produit intérieur brut (PIB) européen, soit 1.025 milliards d'euros, pour la période 2014-2020. Ce qui marquerait une stabilisation par rapport à la période en cours qui s'achève fin 2013.
Mais la Commission a prévu l'ajout d'une enveloppe hors budget de 58,3 milliards d'euros pour financer plusieurs dossiers cruciaux comme l'aide au développement, le projet de réacteur nucléaire ITER, Galileo et plusieurs fonds de secours ou de crise pour permettre à l'UE de réagir face à des imprévus, notamment dans le secteur agricole.
La vraie proposition porte donc sur un total de 1.083,3 milliards d'euros, soit 1,11% du PIB européen et 5% de hausse.
L'enveloppe globale du budget de l'UE est fixée sur sept ans et constitue le principal mécanisme de redistribution au sein de l'Union.