La Commission européenne a exprimé mercredi sa "satisfaction" après le jugement de la Cour constitutionnelle allemande autorisant le principe de plans de sauvetage de pays en difficulté du fait de la crise de la dette en zone euro.
"La Commission européenne a pris note avec satisfaction du jugement de la Cour constitutionnelle sur la légalité de l'assistance financière à la Grèce" qui "confirme la compatibilité avec la constitution allemande des mesures prises jusqu'ici", a indiqué sa porte-parole, Pia Ahrenkilde, lors d'un point de presse.
"Cela un impact important sur la capacité de l'Union à agir pour surmonter la crise de la dette souveraine affectant certains Etats membres" de l'Union monétaire, a-t-elle ajouté.
La porte-parole s'est aussi voulue optimiste pour la suite malgré le bémol apporté par la plus haute instance judiciaire allemande, qui a estimé que le parlement national devrait donner son feu vert "au cas par cas pour toute mesure d'aide de grande importance" consentie par le pays.
"Nous avons pleinement confiance dans les institutions démocratiques allemandes et ne doutons pas de leur capacité à respecter le jugement tout en conservant leur aptitude à agir de manière déterminée" face à la crise, a souligné la porte-parole.
Le fait est toutefois que le cadre strict fixé par les juges allemands est susceptible de ralentir à l'avenir la mise en place de plans d'aide européens en situation d'urgence, et donc de créer de l'incertitude sur les marchés financiers, alors que l'Union monétaire reste sous haute pression du fait des difficultés persistantes de la Grèce en particulier.
En outre, la Cour constitutionnelle allemande a paru fermer la porte à l'idée d'euro-obligations, un mécanisme de mutualisation des emprunts publics dans la zone euro, rejeté par le gouvernement actuel d'Angela Merkel, mais qui rencontre de plus en plus de soutien au sein de l'opposition sociale-démocrate ou écologiste dans le pays.
Les juges ont en effet exclu que Berlin ratifie des accords prévoyant une "communauté de dettes (...) surtout si elle est liée à des conséquences difficilement prévisibles".
D'autres pays en Europe estiment que les "eurobonds" sont le seul moyen de régler durablement la crise de la dette en protégeant les pays plus fragiles.
Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, a réitéré mercredi son soutien à cet outil en estimant dans une interview que la "solidarité" en Europe devrait passer "par l'émission d'obligations européennes".