La saison estivale a été "positive" mais "contrastée", s'est félicité mercredi le secrétaire d'Etat au Tourisme, Frédéric Lefebvre, qui a souligné un niveau record d'hébergement malgré une "météo maussade", affichant davantage d'optimisme que certains professionnels.
"La sortie de crise dans le tourisme en France se confirme", a estimé Frédéric Lefebvre, en dressant à Bercy le bilan touristique de l'été.
Que ce soit dans les hôtels ou les campings, le nombre de nuitées devrait augmenter de 3,1% en juillet/août par rapport à 2010, s'est-il réjoui, permettant à ces établissements d'atteindre des "niveaux jusque-là inégalés en France".
Les Français sont davantage partis en France et les étrangers sont venus plus nombreux, selon ce bilan dressé par le gouvernement à partir de chiffres définitifs pour le mois de juillet et encore provisoires pour août.
Ces touristes ont en outre augmenté leurs dépenses de 8,1% en juillet, grâce en partie à un allongement des séjours (+3,8%).
Mais la situation est contrastée. D'abord géographiquement, avec des hausses de fréquentation dans les hôtels et les campings supérieurs à 5% dans tout le Sud-Est, mais des baisses de moins de 5% dans le Sud-Ouest et le Nord et de plus de 5% en Haute et Basse Normandie, Picardie, Lorraine et Franche-Comté.
"Dans les régions les plus arrosées, la fréquentation a pu se maintenir grâce à une offre de loisirs dans des sites couverts, des manifestations ou les visites de musées et sites historiques", a encore noté le secrétaire d'Etat, citant des hausses de fréquentation des musées, comme le Mémorial de Caen qui a enregistré un bond de 10%.
La situation est aussi contrastée en fonction du niveau des établissements.
Les vacanciers ont privilégié les hébergements de qualité et les mieux équipés, selon ce bilan, avec des hausses de 20% en juillet dans les hôtels 4 et 5 étoiles, des hausses de 5% dans les campings 4 et 5 étoiles et même de 10% pour les emplacements locatifs (type mobil-home ou chalet).
"Les gagnants sont ceux qui ont privilégié la qualité et la diversité", a martelé Frédéric Lefbvre, soulignant l'intérêt d'organiser des animations, des expositions...
Interrogés en fin de semaine dernière, les professionnels soulignaient une hausse de la fréquentation, mais moindre que celle annoncée par Bercy, et surtout des dépenses en berne.
Ainsi, selon le cabinet Protourisme, la fréquentation devrait avoir augmenté de 2%. Une hausse certes, mais inférieure à celle attendue à l'issue d'un printemps particulièrement radieux (+4% selon Protourisme).
Hôteliers, restaurateurs, voyagistes ont noté les mêmes contrastes que le ministère de l'Economie entre les régions et entre différentes qualités d'hébergement, mais aussi le même regain d'intérêt pour les musées, les visites à thème, le tourisme urbain.
En revanche, là où le ministère voit une hausse des dépenses (+8,1% en juillet), les professionnels disent avoir fait face à des budgets serrés.
"Le pique-nique en montagne", "le sandwich ou la pizza sur la plage sont devenus courants pour remplacer le repas du midi", a par exemple relevé l'Umih, l'organisation patronale majoritaire dans la restauration.
Dans le même sens, un sondage Ipsos publié mercredi fait apparaître que 33% des Français interrogés ont augmenté leur budget vacances pour l'été, 35% répondant qu'il n'a pas varié et 29% qu'il a diminué.
Pour 50% des Français partis en vacances, l'heure a été à la surveillance des dépenses "quitte à renoncer à certains petits plaisirs" contre 48% qui disent s'être "avant tout fait plaisir, sans trop regarder à la dépense".