Le sommet extraordinaire de la zone euro pour circonscrire la crise de la dette se profile pour les prochains jours, peut-être lundi, avec d'intenses tractations en cours pour boucler un deuxième plan d'aide à la Grèce, ont indiqué jeudi plusieurs responsables.
Le chef du gouvernement belge Yves Leterme a parlé devant son Parlement d'"une décision (sur la Grèce) dans les prochains jours lors des réunions des chefs d'Etat et de gouvernement", après le report de cette réunion un temps envisagée pour vendredi.
"Les prochains jours sont particulièrement cruciaux. Nous allons faire face aux enjeux et aux négociations avec sang-froid, tout en étant en éveil", lui a fait écho à Athènes le Premier ministre grec Georges Papandréou.
Signe de la montée en puissance des négociations, au même moment, les créanciers privés du pays étaient réunis à Rome avec des responsables européens pour tenter d'avancer sur leur participation au nouveau plan de soutien à Athènes.
Le sommet qui pourrait dénouer la crise grecque et empêcher une contagion au reste de la zone euro aura lieu "au moment opportun", s'est bornée à indiquer de son côté la Commission européenne.
La chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays a jugé un sommet dès vendredi prématuré et provoqué son report, a une nouvelle fois fait preuve de prudence.
"Les ministres des Finances l'ont clairement montré: nous sommes en train de tenter (de) parvenir le plus rapidement possible" à une solution, a-t-elle déclaré lors d'une visite au Nigeria.
Les ministres des Finances de la zone euro ont chargé leurs directeurs du Trésor, réunis au sein du Comité économique et financier européen, de tenter de parvenir à une solution sur le problème à l'origine de la poussée de fièvre récente en zone euro: la mise en place du deuxième plan de prêts en faveur de la Grèce pour la mettre à l'abri d'une faillite jusqu'à au moins mi-2014.
Elle bute encore sur la participation des créanciers privés du pays, banques et fonds d'investisement, qui suscite des divisions notamment entre Berlin et Paris. L'Allemagne en fait jusqu'ici une condition, alors que de nombreux autres pays redoutent une aggravation de la contagion de la crise de la dette.
Le ministre belge des Finances Didier Reynders a estimé jeudi que la participation du secteur privé "était difficile à concrétiser", tout en assurant que "dans les prochaines heures, dans les prochains jours, nous allons nous astreindre à l'élaboration d'un véritable programme pour la Grèce (...) nous sommes en train de finaliser cet exercice".
M. Reynders a parlé "d'un montant substantiel" de prêts pour le deuxième plan d'aide à la Grèce, "peut-être supérieur, peut-être inférieur à 100 milliards d'euros" et venant "du FMI et des pays européens, principalement de la zone euro". A cela s'ajouterait une contribution du secteur privé, si elle peut être mobilisée.
L'idée d'un sommet des seuls pays de l'Union monétaire suscite par ailleurs quelques frictions avec les Etats de l'Union européenne qui n'en font pas partie mais s'estiment directement concernés par les répercussions de la crise de la dette. Plusieurs d'entre eux insistent donc pour être conviés au conclave s'il se confirme, selon un diplomate.