
Le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, a assuré dimanche que les Etats-Unis ne feraient pas défaut sur leurs engagements financiers, alors que les négociations entre démocrates et républicains sur le relèvement du plafond de la dette bloquent de nouveau.
"Les Etats-Unis ne feront pas défaut [...] les dirigeants du Congrès comprennent ça", a déclaré M. Geithner lors de l'émission "Meet the Press" de la télévision NBC.
Le ministre a répété qu'un accord devait absolument avoir lieu avant le 2 août, date à partir de laquelle le Trésor affirme qu'il ne pourra plus assurer ses engagements vis-à-vis de certains créditeurs sur les marchés.
"Il n'y a aucun moyen [...] de donner plus de temps au Congrès", a ajouté M. Geithner.
"Il faut un accord [...] il n'y a pas le choix", a-t-il déclaré quelques minutes plus tard dans l'émission "Face the Nation".
"Le 2 août, nous perdons notre capacité à emprunter", a assuré le ministre, affirmant que le débat sur un passage en force du gouvernement grâce à un éventuel recours à un amendement de la Constitution n'avait aucun sens, et que le Trésor n'aurait plus aucun moyen d'éviter un défaut passé cette date, contrairement à ce que disent certains économistes ou républicains.
Le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, a annoncé samedi qu'il renonçait à trouver un accord global sur la dette américaine avec la Maison Blanche.
Les deux parties tentaient jusque-là de se mettre d'accord sur un plan d'économies budgétaires de l'ordre de 4.000 milliards de dollars sur dix ans en échange duquel les républicains consentiraient à relever le plafond légal de la dette publique américaine (14.294 milliards de dollars), qui a été atteint à la mi-mai.
M. Boehner a reproché au gouvernement de maintenir sa volonté de mettre un terme à tout ou partie des réductions d'impôts accordées à la frange la plus riche de la population américaine.
M. Geithner a répondu que le président était toujours déterminé à obtenir "l'accord le plus large possible".
Le gouvernement est prêt à accepter "des choses très difficiles", a-t-il dit, faisant référence à des coupes dans les dépenses de sécurité sociale, point sur lequel les démocrates ne voulaient initialement rien lâcher.
Cependant, "on ne peut pas demander aux Américains des classes moyennes et aux aînés de supporter à eux seuls le fardeau" du rééquilibrage des finances publiques, a ajouté le secrétaire au Trésor, reprochant aux républicains de vouloir atteindre l'objectif "uniquement en réduisant la dépense".
Il a dit croire "réellement" à "un accord sur les contours d'un ensemble de mesures cette semaine ou d'ici à la fin de la semaine suivante".
Interrogé sur son avenir au sein du gouvernement après que des rumeurs l'eurent donné sur le départ, M. Geithner a indiqué qu'il comptait encore assurer ses fonctions "dans un avenir prévisible", soit "pendant un certain temps".
Il répondait naguère à ce genre de question en indiquant qu'il resterait à son poste tant que le président le lui demanderait.