La mission d'information du Sénat sur Pôle emploi a avancé, dans un rapport mercredi, une trentaine de propositions pour améliorer les services rendus aux chômeurs par l'opérateur public, en suggérant notamment une réforme de sa gouvernance et un accroissement de ses moyens.
Pour l'élaboration de ce texte de 180 pages, la mission, mise en place en février, a auditionné plus de 80 personnes, dont le patron de Pôle emploi, Christian Charpy, et procédé à cinq déplacements en région, a souligné lors d'une conférence de presse le président de la mission Claude Jeannerot (PS).
"Le rapport confirme le bien-fondé de la fusion entre l'ANPE et les Assedic", une "réforme de structure utile" qui a donné naissance, il y a deux ans et demi, à Pôle emploi, a souligné le rapporteur Jean-Paul Alduy (UMP).
Mais, selon lui, des "erreurs ont été commises" dans sa mise en place, qui ont "dégradé" l'accompagnement des demandeurs d'emploi.
Pour y remédier, la mission prône notamment un "renforcement ciblé et raisonnable des moyens humains de Pôle emploi", et juge qu'"il ne serait pas opportun de poursuivre la baisse de ses effectifs, amorcée en 2011, tant que le chômage restera à un niveau élevé".
La mission propose une "segmentation plus fine" des demandeurs d'emploi de manière à leur offrir des "services plus personnalisés".
Par ailleurs, la gouvernance de Pôle emploi doit être réformée, car elle est "affectée par des tensions récurrentes" entre ses principaux financeurs, l'Etat et l'Unedic, estime le rapport.
Il propose notamment que l'Unédic - gérée par les partenaires sociaux - siège désormais au Conseil d'administration de l'opérateur et mène une vraie "négociation" avec l'Etat pour définir sa participation financière en fonction des performances, alors que celle-ci est fixée aujourd'hui à 10%.
Lors du vote du rapport, les sénateurs socialistes et Verts se sont abstenus tandis que le groupe CRC-SPG (Communiste Républicain Citoyen et Sénateurs du Parti de Gauche) a voté contre.
Pôle Emploi a fait l'objet d'autres études critiques notamment du Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui avait pointé ses insuffisances dans l'accompagnement des demandeurs d'emploi.