Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a estimé jeudi que le volume du budget de l'Union européenne proposé par Bruxelles pour la période 2014-2020 était "nettement au-delà de ce que le gouvernement allemand juge supportable", dans un communiqué.
Berlin estime qu'une enveloppe correspondant à 1% du Produit intérieur brut (PIB) de l'UE, soit quelque 1.000 milliards d'euros, "doit suffire", alors que Bruxelles a proposé de plafonner les dépenses à 1,05% du PIB européen.
"L'Allemagne et la plupart des pays membres rejettent un impôt européen, tel que l'a proposé la Commission", poursuit M. Westerwelle, dont le ministère est en charge des négociations sur ce dossier. "Nous n'avons pas besoin d'un tel impôt, l'UE n'a pas de problème de financement", selon lui.
L'Allemagne, première économie de la zone euro, est le premier contributeur au budget européen avec des versements de quelque 20 milliards d'euros par an.
En retranchant ce qu'elle perçoit du budget européen, sa contribution nette est de 8 milliards d'euros par an.
Le pays salue la volonté de la Commission d'investir plus dans la recherche, l'éducation et l'innovation, "qui rendent l'Europe plus compétitives", mais estime que "cela doit se financer par des réallocations" de fonds, selon le communiqué, c'est-à-dire en supprimant des moyens ailleurs.
Le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Werner Hoyer avait indiqué le mois dernier que, lors des négociations à venir, l'Allemagne chercherait en priorité à éviter que sa contribution nette n'augmente.
Londres a déjà fortement critiqué les propositions de Bruxelles, présentées mercredi soir, les jugeant "totalement irréalistes".