
La Chine a mis fin à sa neutralité dans la course à la direction du Fonds monétaire internationale (FMI) en soutenant la Française Christine Lagarde, selon une déclaration lundi du gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan à l'agence Dow Jones.
C'est la première fois que Pékin exprime publiquement son soutien au ministre française de l'Economie pour prendre la succession de Dominique Strauss-Kahn, démissionnaire après avoir été accusé d'agression sexuelle sur une femme de chambre d'hôtel à New York.
Mme Lagarde est en compétition avec le gouverneur de la banque centrale du Mexique, Agustin Carstens, pour le poste de directeur général du Fonds.

La Chine, qui a reçu les deux candidats, avait souhaité fin mai que la désignation du directeur du FMI se fasse "de manière ouverte, transparente et sur la base du mérite, (de façon à) mieux représenter les marchés émergents et mieux refléter les changements dans la structure économique mondiale".
M. Carstens a tenté de rallier derrière ses candidature les pays émergents.
"Bien sûr, nous ne connaissons pas encore l'issue" de la course entre Mme Lagarde et M. Carstens, a déclaré M. Zhou à l'agence Dow Jones, ajoutant toutefois "qu'actuellement, il n'y a rien qui ne paraisse pas clair", alors que la Française est largement donnée favorite.
Le conseil d'administration du FMI se réunit mardi pour départager les deux candidats.
Le 9 juin à Pékin, Christine Lagarde s'était dit "très satisfaite" des entretiens qu'elle avait eus la veille avec les principaux responsables des finances du pays, à savoir M. Zhou, le vice-Premier ministre Wang Qishan et le ministre des Finances Xie Xuren.

Elle leur avait assuré que si elle était élue, les réformes de M. Strauss-Kahn pour une meilleure représentation des pays émergents au conseil d'administration du Fonds se poursuivraient "au delà de leur terme".
"On ne peut pas bien représenter les grands équilibres dans le monde si on a une sous-représentation de certaines économies", avait déclaré Mme Lagarde à l'AFP.
"Cet ajustement auquel on assiste qui fait passer la représentation chinoise de 4,1% à 6,39% (des droits de vote, ndlr) se poursuivra dans le temps si l'économie chinoise continue à se développer comme elle le fait", avait-elle souligné.
Elle avait également souhaité que la direction du FMI comprenne des représentants chinois, jugeant qu'il serait "très logique et probablement désirable" que le conseil économique chinois du Fonds, Zhu Min "puisse intervenir au plus haut niveau de direction".
M. Carstens avait indiqué de son côté une semaine plus tard avoir perçu de la part des dirigeants chinois une "neutralité totale" tout en reconnaissant que ses chances étaient minces.