La crise de la dette grecque et d'autres pays de la zone euro représente actuellement "le risque le plus important" pour la stabilité du système financier britannique, a estimé vendredi le gouverneur de la Banque d'Angleterre Mervyn King.
Un échec des Européens à résoudre la crise grecque pourrait conduire à une "perte de confiance généralisée", a affirmé M. King lors de la présentation à la presse des premières minutes d'un nouvel organisme créé dans le cadre de la réforme de la régulation bancaire au Royaume-Uni, le Comité de politique financière (FPC).
"Le risque le plus sérieux et le plus immédiat pour le système bancaire britannique est la crise de la dette qui s'aggrave dans certains pays de la zone euro", a estimé le gouverneur de la BoE en reprenant certaines conclusions du FPC, qu'il préside.
Le comité, qui siège encore à ce stade à titre intérimaire avant la finalisation de la réforme, s'est réuni pour le première fois le 16 juin et les minutes de cette réunion ont été publiées vendredi. Il regroupe membres de la BoE et des experts reconnus du monde des affaires, comme l'ancien dirigeant du patronat britannique Richard Lambert.
Dans ses premiers "avis", le FPC a estimé que les banques britanniques devraient faire preuve de plus de transparence sur leur exposition aux pays les plus fragiles de la zone euro, comme la Grèce, l'Irlande et le Portugal.
Elles devraient aussi augmenter leurs réserves en capital durant les périodes fastes, lorsque leurs revenus et bénéfices augmentent.
Le FPC a aussi mis en garde contre la multiplication de produits bancaires "opaques", comme les ETF (fonds indiciels cotés), qui pourraient menacer l'équilibre du système;
Le gouvernement britannique a décidé de revoir en profondeur la régulation bancaire après la crise financière qui a touché de plein fouet le pays.
Dans le cadre de cette réforme, l'actuel gendarme du secteur financier, la Financial Services Authority (FSA), va être supprimé d'ici à 2013.
La plupart de ses attributions seront transférées à la Banque d'Angleterre, qui les exercera via deux nouvelles entités, le FPC et l'Autorité de régulation prudentielle (Prudential Regulation Authority, PRA). Les fonctions restantes seront transmises à une nouvelle instance indépendante, l'Autorité de conduite financière (Financial Conduct Authority).