Le propriétaire britannique de Darty, le groupe de distribution Kesa Electricals, publie mercredi des résultats annuels très attendus, le marché guettant des indications sur un retrait du Royaume-Uni en faveur de la France.
Son directeur général, le Français Thierry Falque-Perrotin, devrait préciser à cette occasion la stratégie du 3e groupe européen d'électroménager et d'électronique, alors que la presse évoque la possibilité d'un départ de la Bourse de Londres au profit d'une cotation à Paris.
Comet, l'enseigne britannique de Kesa forte de près de 250 magasins, essuie depuis quelque temps des pertes plombant l'ensemble du groupe, qui ne doit de rester bénéficiaire qu'à la bonne tenue de la marque française Darty.
Sur son dernier exercice semestriel, clos le 31 octobre, Kesa a enregistré un bénéfice net de 19,6 millions d'euros. Mais avec des performances opposées pour ses deux principales enseignes: une perte d'exploitation de 6,4 millions d'euros pour Comet (environ 30% des revenus), et un bénéfice d'exploitation de 59,8 millions d'euros pour Darty France (près de 50% des revenus).
La tendance s'est confirmée cette année: selon le rapport d'activité semestriel publié le mois dernier, le chiffre d'affaires de Darty France a augmenté de 4,2%, tandis que celui de Comet chutait de 13,7%.
Et les choses n'ont guère de chances de s'améliorer à court terme pour les magasins britanniques, touchés de plein fouet comme leurs concurrents Currys ou Best Buy par la baisse de consommation liée au plan de rigueur drastique du gouvernement.
Du point de vue des investisseurs, Comet est donc devenu un boulet dont certains estimeraient préférable de se débarrasser au plus vite.
Selon le Sunday Times, Kesa aurait déjà pris la décision de se séparer de ses activités britanniques et de se retirer de la Bourse de Londres pour s'introduire à celle de Paris.
Dans une note récente, Kate Calvert, du cabinet Seymour Pierce, jugeait que de telles spéculations "n'étaient pas une surprise" tant l'avenir de Comet semble bouché. Dans un tel contexte, "la question posée est de savoir qui pourrait être acheteur", ajoutait-elle.
Pour elle, une cotation à Paris plutôt qu'à Londres "serait parfaitement logique dans la mesure où la quasi-totalité des bénéfices de Kesa sont générés en France par Darty".
Les dirigeants de Kesa doivent aussi prendre en considération un actionnaire très pressant, le fonds d'investissement activiste Knight Vinke, qui détient 18% du capital après y être monté en flèche en moins d'un an. Et ce fonds n'est pas connu pour patienter très longtemps avant d'obtenir un retour sur investissement jugé satisfaisant.
Selon des fuites parues dans la presse, Kesa pourrait amorcer son retrait du Royaume-Uni -et se donner un peu de temps- en annonçant mercredi la cession de 22 magasins Comet, parmi les mieux situés donc les plus attractifs. Interrogé par l'AFP, Kesa s'est refusé à tout commentaire.
Le groupe, filiale jusqu'en 2003 du distributeur britannique Kingfisher, dsdétient des enseignes dans plusieurs autres pays européens, notamment en Belgique, aux Pays-Bas et en Espagne, où il tente de déployer le "concept Darty".