La Cour suprême des Etats-Unis a stoppé lundi la plainte en nom collectif historique de plus d'un million et demi d'employées et anciennes employées du géant américain de la distribution Walmart pour discrimination salariale.
Dans la décision la plus attendue de l'année, la plus haute juridiction des Etats-Unis a estimé que chacune de ces femmes ne pouvait prétendre avoir subi les mêmes discriminations que les autres.
La question était extrêmement sensible puisque si la Cour s'était rangée du côté des plaignantes, la plainte en nom collectif la plus large de l'histoire aurait pu poursuivre son trajet judiciaire avec à la clé, un chèque astronomique.
En invalidant la plainte, les neuf sages prennent en revanche le risque de limiter les recours à disposition des femmes affirmant être payées moins bien ou bénéficier de moins de promotions, à compétences égales, que leurs collègues masculins.
"La théorie des plaignantes est l'existence d'une culture d'entreprise enracinée et uniforme", affirme la Cour dans sa décision, unanime.
Or, rappelle-t-elle, Walmart a pour politique de laisser à la discrétion des directeurs locaux l'attribution d'augmentations ou de promotions à leurs employés.
"Le but de cette politique est précisément d'éviter que tous les employés soient évalués de la même façon", poursuit-elle, jugeant la méthode "habituelle et raisonnable".
Mais "sans ciment pour attacher ensemble les raisons communes à toute décision discriminatoire, il est impossible de dire si l'examen de toutes les plaintes en même temps répondrait à la question cruciale: +Ai-je été défavorisée ?+", poursuit la haute Cour.
Walmart, premier employeur privé des Etats-Unis, est un colosse : des dizaines de millions de clients passent chaque semaine par un des 3.400 magasins du groupe aux Etats-Unis. Walmart réalise plus de 400 milliards de dollars de chiffre d'affaires dans le monde.
Le distributeur fait régulièrement l'objet de multiples procédures judiciaires contre ses pratiques sociales et salariales sujettes à caution.