
La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy ont affiché vendredi leur entente pour une solution rapide à la dette grecque, avec une participation volontaire des créanciers privés.
"Nous avons trouvé une solution sur l'implication du privé sur la base du volontariat", a annoncé M. Sarkozy, lors d'une conférence de presse commune. Et Mme Merkel d'insister: "Nous voulons que le secteur privé participe sur une base volontaire. Je veux insister là-dessus, il n'y a aucune base légale pour une participation obligatoire", a-t-elle ajouté. "Ceci doit être fait en harmonie avec la Banque Centrale Européenne", a-t-elle continué.
L'euro a rebondi nettement face au dollar, porté par l'accord affiché par Paris et Berlin, les deux principaux créanciers de la Grèce.
L'Allemagne insistait depuis des jours sur l'implication des banques, assureurs et fonds d'investissements au nouveau plan d'aide à Athènes. Elle a revu ses ambitions à la baisse, acceptant un compromis pour éviter la banqueroute de la Grèce, en pleine crise politique et sociale, et une contagion au reste de la zone euro.

L'Allemagne s'est ralliée à la position prônée par la BCE et la France qui souhaitaient une solution pour Athènes sur le modèle de "l'initiative de Vienne".
Aux termes de l'"initiative de Vienne", lors de la crise financière mondiale de 2008, les banques européennes fortement engagées en Europe de l'est s'étaient engagées à repousser les échéances des pays en difficulté. Elles avaient racheté un montant de titres équivalents à celui qui leur était remboursé à l'échéance.

"Nous parlons d'une implication des investisseurs privés sur une base volontaire et l'initiative de Vienne, on le sait, c'est un bon fondement et je pense que l'on peut faire quelque chose sur cette base, a dit Mme Merkel.
Sans fixer de date, M. Sarkozy et Mme Merkel ont convenu de dévoiler rapidement les détails du nouveau plan d'aide et de trouver une solution "au plus vite". "Nous voulons faire des progrès et nous voulons une solution aussi vite que possible afin que toute la situation soit clarifiée. Nous avons discuté de cela tout mai et juin (...) sans que cela soit résolu jusqu'ici", a dit Mme Merkel.
M. Sarkozy a laissé entendre qu'une solution sur le nouveau plan d'aide serait trouvé bien avant septembre. "Il faut aller le plus vite possible, sans fixer de date, comme septembre c'est pas le plus vite possible, août on peut avoir d'autres préoccupations (...). On est à la moitié du juin, donc le plus vite possible vous voyez ce que cela peut être", a-t-il dit.
Les ministres européens des Finances vont se retrouver dimanche et lundi à Luxembourg pour "discuter" du contenu et des conditions du nouveau programme pour la Grèce, avec l'objectif de prendre des décisions à la prochaine réunion de l'Eurogroupe le 11 juillet.
Ce nouveau plan de soutien, qui devrait tourner autour de 100 milliards d'euros, sera également l'objet des discussions au sommet européen de Bruxelles jeudi et vendredi prochain.
Le premier plan d'aide conclu en 2010 entre les Européens et le FMI d'un montant de 110 milliards d'euros ne suffit plus, la Grèce s'enfonçant chaque jour un peu plus dans la crise.