"Nous ne sommes pas aussi loin d'une solution commune que certains le pensent", a expliqué le commissaire européen aux Affaires économiques dans un entretien accordé au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung paru mardi.
"Certains Européens partagent la position allemande, d'autres non", a-t-il indiqué.
"Nous préparons un accord sur la base de l'initiative de Vienne, selon laquelle les banques prolongent la durée de leurs prêts et ce de manière volontaire", a précisé M. Rehn.
Plusieurs options sont actuellement débattues en Europe pour permettre à la Grèce d'alléger le fardeau du remboursement de sa dette.
Certains Etats tels que l'Allemagne ont proposé d'allonger la durée de remboursement des obligations grecques. Mais aux yeux de la plupart des observateurs, une telle mesure risquerait d'être interprétée par les agences de notation comme un "événement de crédit", c'est-à-dire une situation de défaut de paiement.
Par ailleurs, la participation du secteur privé s'annonce délicate. Le président de la Banque centrale allemande (Bundesbank) Jens Weidmann s'est à nouveau montré sceptique dans une tribune publiée dans le même journal mardi.
"Il est ici question de modifier les relations existantes entre débiteurs et créanciers", écrit-il. S'il n'y a selon lui "rien à objecter à un allongement volontaire de la durée de remboursement" des obligations grecques, un allongement "imposé" des crédits présenterait "plus de risques que de chances", affirme-t-il, évoquant un +évènement de crédit+.
Autre argument invoqué par le patron de la Bundesbank: l'exposition du secteur privé aux obligations d'Etat grecques, hors banques hellènes, ne seraient "plus du tout aussi importante qu'on l'imagine souvent", et donc leur participation effective aux coûts d'une nouvelle aide à Athènes serait "fort limitée".
Opposée à la prolongation des délais de remboursement aux créanciers privés de la Grèce, la BCE penche davantage en faveur d'un "rollover", un mécanisme qui les verrait souscrire de leur plein gré de nouveaux emprunts, au fur et à mesure de l'arrivée à expiration des anciens.
Les ministres de l'Economie de la zone euro doivent se rencontrer mardi à Bruxelles pour débattre d'un nouveau plan d'aide à la Grèce, dont la note de la dette à long terme a été dégradée lundi de trois crans à CCC par l'agence Standard & Poor's.