
Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a réaffirmé lundi à Londres que toute restructuration de dette grecque devrait être "volontaire" et ne pas déclencher un défaut de paiement, qui aurait des conséquences très néfastes.
"Nous avons une position très simple, c'est un conseil aux Etats parce que la BCE ne décide pas : les restructurations de dette doivent être volontaires" et "il faut éviter tout ce qui pourrait déclencher un +événement de crédit+, et éviter tout ce qui pourrait déclencher un défaut de paiement", a-t-il déclaré au cours d'une conférence organisée à Londres.
Un "événement de crédit" désigne toute action sur les emprunts d'un Etat qui conduirait les agences de notation à dégrader leur avis sur la solvabilité de ce pays, avec le risque de conséquences en chaîne catastrophiques et de très lourdes pertes pour les banques détentrices d'obligations de ce pays.
M. Trichet, qui s'exprimait devant des étudiants de la London School of Economics, avait déjà affirmé cette position la semaine dernière, en plein débat sur la possibilité de restructurer la dette publique de la Grèce.
Plusieurs options sont actuellement débattues en Europe pour permettre à la Grèce d'alléger le fardeau du remboursement de sa dette, via une "restructuration" de celle-ci.
Certains Etats tels que l'Allemagne ont par exemple proposé d'allonger la durée de remboursement des obligations grecques. Mais aux yeux de la plupart des observateurs, une telle mesure risquerait d'être interprétée comme un "événement de crédit" par les agences de notation.
Au grand maximum, la BCE serait favorable à un "rollover", c'est-à-dire un mécanisme qui verrait les créanciers de la Grèce souscrire de leur plein gré de nouveaux emprunts, au fur et à mesure de l'arrivée à expiration de ceux déjà émis par la Grèce.