Les deux grands aéroports de la capitale argentine, qui avaient annulé tous leurs vols en raison de la présence d'un nuage de cendres du volcan chilien Puyehue au-dessus de Buenos Aires, sont à nouveau opérationnels, a-t-on appris de source officielle.
"L'aéroport (international) d'Ezeiza et l'Aéroparque Jorge Newbery (vols intérieurs et vers les pays limitrophes) sont ouverts et opérationnels", a déclaré l'Administration nationale de l'aviation civile (Anac).
"A l'aéroport international ministre Pistarini à Ezeiza des vols internationaux sont déjà reprogrammés", a ajouté l'Anac dans un communiqué.
Un nuage de cendres géant, dégagé par l'éruption du volcan Puyehue samedi dans le sud du Chili, avait atteint mardi Buenos Aires, provoquant des annulations de vols dans les aéroports de l'ensemble du cône sud de l'Amérique latine.
"Les vols vers et en provenance d'Argentine sont en train d'être rétablis peu à peu : nous reprenons nos activités avec les villes de Buenos Aires, Mendoza (ouest) et Cordoba (nord-ouest)", a annoncé de son côté la compagnie aérienne chilienne LAN.
Soixante-deux vols avaient été annulés mardi matin à Buenos Aires, de loin la capitale la plus touchée du cône sud. Une cinquantaine de vols avaient été également annulés à Montevideo, 16 à Santiago et dix au Brésil.
A Buenos Aires, le nuage, situé à 5.000 mètres d'altitude, n'a pas été visible pour les habitants qui ont profité d'une belle journée ensoleillée.
Mais les experts avaient estimé que la cendre en suspension du volcan chilien Puyehue pouvait endommager les turbines des appareils.
Plusieurs aéroports de la Patagonie argentine (sud) restaient, en revanche, fermés: Bariloche, haut lieu touristique de montagne situé à 100 km au sud-est du volcan Puyehue, Chapelco, Esquel, Trelew, Viedma et Bahia Blanca.
A Bariloche, 140.000 habitants, des visiteurs pliaient bagages, déçus de la tournure de leurs vacances. "Je n'avais jamais rien vu de pareil", a dit à l'AFP Lucas Meyer, un touriste brésilien attendant à la gare de bus de pouvoir rentrer chez lui.
"Nous sommes arrivés juste le jour de l'éruption (samedi)", a déploré Augusto Reales, un touriste de la province argentine de Tucuman (nord), avant de monter dans son bus.
Le beau lac Nahuel Huapi, sur lequel est située Bariloche, avait pris une couleur émeraude tachetée du gris des cendres.
Des groupes électrogènes ont dû être installés dans les hôpitaux pour faire face aux coupures d'électricité.
L'éruption du volcan Puyehue perdait légèrement en intensité mardi. "Mais la phase active risque de durer des semaines, voire des mois", a prévenu le vulcanologue Gustavo Villarosa.
La fermeture de l'aéroport inquiète Bariloche, qui vit du tourisme et attend cet hiver, rien que du Brésil, 200 vols charter et 30.000 touristes.
Le volcan est entré en éruption samedi dans le sud du Chili après un demi-siècle de sommeil, entraînant l'évacuation de 3.500 personnes et dégageant un nuage de cendres géant qui a atteint l'Argentine voisine.
Haut de 2.240 mètres, le Puyehue appartient au complexe volcanique du Cordon Caulle, dans la cordillère des Andes. Sa dernière éruption importante remontait à 1960, après le terrible séisme de magnitude 9,5 dans la région de Valdivia, qui avait fait 5.700 morts.
En Islande, l'éruption du volcan Eyjafjöll en 2010 avait entraîné la plus grande fermeture d'espace aérien en Europe en temps de paix, avec plus de 100.000 vols annulés et huit millions de passagers bloqués sur un mois, et des pertes pour le secteur touristique chiffrées à 1,7 milliard d'euros par l'Organisation mondiale du tourisme (OMT).