La CGT a reproché jeudi au gouvernement de "crier victoire" sur le chômage, alors que "la précarité s'installe durablement" et que l'on compte "700.000 demandeurs d'emploi de plus qu'avant la crise".
"Certains chiffres du chômage en mars 2011 sont en baisse, mais relativisons les déclarations de nos ministres beaucoup trop prompts à l'autosatisfaction", a déclaré la confédération de Bernard Thibault dans un communiqué.
"Le nombre de chômeurs en catégorie A baisse (sans aucune activité, ndlr) baisse légèrement sur un mois (-0,8%), alors que sur un an le nombre de salariés privés d'emploi toutes catégories confondues s'est accru de 3,8% pour dépasser les 4 millions d'inscrits à Pôle Emploi", a ajouté le syndicat.
La CGT fait valoir que "la sortie de crise n'est pas au rendez-vous", en observant que "les chômeurs les plus éloignés de l'emploi sont venus grossir les rangs des demandeurs d'emploi".
La centrale syndicale veut, à l'occasion du 1er mai, dimanche, défendre "la revendication du plein emploi".
De son côté, la CFTC a souligné dans un communiqué que la diminution des demandeurs d'emploi sans aucune activité "masque une généralisation des contrats précaires".
"Comment se féliciter de chiffres qui ne rendent pas compte de la vraie situation de personnes qui, acculées, acceptent des contrats très courts ne leur permettant pas de gagner un salaire supérieur à celui du seuil de pauvreté de 757 euros ?", s'est interrogé Jacques Voisin, le président de la CFTC.
"Tant que le chômage ne reculera pas durablement au profit d'emplois à temps plein et non précaires, la CFTC refusera de parler de sortie de crise", a-t-il ajouté.
Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité en France métropolitaine était de 2,68 millions en mars (-0,8% par rapport à février), mais le nombre total d'inscrits à Pôle emploi, incluant ceux ayant eu une activité réduite, a augmenté de 0,1%, à 4,045 millions, selon les chiffres publiés mercredi.