Le ministre des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, a jugé jeudi "pas acceptable" car excessive en période de rigueur la demande faite la veille par la Commission européenne d'une hausse de près de 5% du budget de l'UE en 2012.
"Tous les pays européens font des efforts budgétaires à un niveau jamais demandé, on ne peut pas comprendre que la Commission européenne ne soit pas dans la même logique. En l'état, ce budget n'est pas acceptable", a-t-il déclaré.
Au maximum, la hausse du budget de l'Union européenne l'an prochain devrait être "la même que celle de 2011", qui avait atteint 2,91%, a ajouté le ministre pendant une conférence de presse à Niederanven, dans la banlieue de Luxembourg.
"Il faut que nous réfléchissions à la manière de dépenser mieux et non pas toujours de dépenser plus pour toutes les politiques publiques", a-t-il ajouté, estimant que "tout le monde doit faire des efforts et nous devons nous interroger sur l'efficacité des interventions européennes".
La Commission européenne a demandé mercredi une hausse de 4,9% des dépenses dans le budget 2012 de l'Union, soit une rallonge de 6,2 milliards par rapport à 2011. Elle a déjà été refusée par le Royaume-Uni et les Pays-Bas, qui ont invoqué eux aussi l'austérité qui s'impose à tous les pouvoirs publics européens.
Le budget 2011 de l'UE avait déjà donné lieu à un bras de fer et son augmentation a été finalement ramenée en décembre par les Etats de 5,9% à 2,91%.
M. Wauquiez se trouvait à Luxembourg pour convenir avec les autorités locales du développement d'une dizaine de projets transfrontaliers entre la France et le Luxembourg.
Il a annoncé un "projet franco-luxembourgeois de super calculateur d'envergure européenne" auquel doivent être associées "de nombreuses grandes entreprises françaises, dont GDF Suez".
Ce projet, et une dizaine d'autres, ont été initiés par une Commission intergouvernementale franco-luxembourgeoise installée jeudi par le ministre français et Jean-Marie Halsdorf, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire du Grand-Duché.
Il s'agit notamment de promouvoir à la frontière entre les deux pays un pole d'excellence de développement des énergies renouvelables et la construction d'une "éco-cité" à Micheville-Villerupt (Meurthe-et-Moselle).