La Commission européenne a demandé mercredi une hausse de 4,9% des dépenses dans le budget 2012 de l'Union européenne, soit une rallonge de 6,2 milliards par rapport à 2011, déjà jugée "inacceptable" par le Royaume-Uni notamment à l'heure de l'austérité partout en Europe.
"Une augmentation de 4,9% est inacceptable", a indiqué à l'AFP un porte-parole du gouvernement britannique à Bruxelles.
Un diplomate d'un autre pays de l'Union européenne a aussi dénoncé la requête de l'exécutif européen.
"Voir la Commission européenne proposer une augmentation de 5% de son budget c'est comme regarder le film culte +Comment claquer un million de dollars par jour+, sauf que cette fois ce n'est pas drôle", a estimé ce diplomate représentant un des cinq pays qui avaient exigé en décembre un gel du budget européen jusqu'en 2020 (Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas, France et Finlande.
Le commissaire au budget Janusz Lewandowski a reconnu s'attendre à présent à "des négociations difficiles" avec les Etats membres de l'Union européenne.
Sa proposition de budget prévoit 132,7 milliards d'euros pour les dépenses contre 126,5 milliards en 2011, soit une hausse de 4,9% et 147,4 milliards d'euros en engagements contre 142,1 milliards en 2011.
Elle ne tient pas compte des avertissements lancés par les cinq pays réfractaires à toute augmentation. Or, ces cinq pays contribuent à hauteur de 51% du budget européen.
"Nous demandons pour le budget européen le même effort que celui qui s'impose aux budgets nationaux, c'est à dire la stabilité des dépenses", a encore rappelé le Premier ministre français François Fillon lors d'une visite à Bruxelles le 14 mars.
La proposition de M. Lewandowski, approuvée par le président de la Commission José Manuel Barroso, représente 1,01% du PIB global des 27 en dépenses.
Le budget communautaire constitue le principal mécanisme de redistribution au sein de l?Union.
Son enveloppe globale est aujourd'hui fixée sur sept ans. Il s'agit d'un plafond. Les dépenses communautaires annuelles détaillées sont ensuite discutées chaque année, avec des marges de manoeuvres limitées.
M. Lewandowski a justifié la hausse demandée pour l'an prochain par le fait que de nombreux programmes de dépenses européennes atteignaient leur "niveau le plus élevé" traditionnellement à la fin de la période budgétaire pluriannuelle en cours (2007-2013).