
Le taux de créances douteuses des banques espagnoles, indice de leur vulnérabilité, a encore augmenté en février, atteignant son niveau le plus haut depuis septembre 1995 à 6,19%, selon des chiffres publiés lundi par la Banque d'Espagne.
Les créances douteuses des établissements bancaires du pays s'élevaient à 112,458 milliards d'euros en février, soit 6,19% du total de créances contre 6,06% en janvier et 5,81% en décembre.
Ce taux, qui n'était que de 4,98% en octobre 2009, s'est fortement détérioré au cours de l'année 2010.
Ce nouveau chiffre est publié alors que la Banque d'Espagne a approuvé jeudi des plans de recapitalisation pour les caisses d'épargne en difficultés, qui prévoient, selon la presse espagnole, l'intervention du fonds public Frob pour un montant d'au moins 6 milliards d'euros.
Les plans de recapitalisation ont été présentés par les 13 établissements financiers, dont neuf caisses d'épargne, pour satisfaire aux critères plus stricts de solidité financière imposés par le gouvernement.
La Banque d'Espagne n'a pas détaillé les plans des caisses, ne faisant que mentionner la demande d'investissement public de 2,8 mds EUR faite par la caisse la plus mal en point, Caja Mediterraneo (CAM).
D'après le journal Expansion, les établissements secourus seront CAM, Catalunya Caixa (pour 1,718 md EUR), Novacaixagalicia (de 1,622 à 1,972 md EUR) et éventuellement Unnim en cas d'échec d'un projet de fusion (pour 568 M EUR).
Les caisses d'épargne, considérées comme le maillon faible du système financier en raison d'une forte exposition au secteur immobilier sinistré depuis l'éclatement de la bulle, ont jusqu'au 30 septembre pour respecter les nouveaux minimums de solvabilité requis.
Après une première vague de fusions et restructurations en 2010, Madrid a décidé en début d'année d'accentuer l'assainissement de ce secteur, dans l'espoir de renforcer la confiance des marchés envers la solidité financière du pays.