Les principaux pays riches et émergents du G20 ont trouvé un accord à Washington sur la manière de désigner les Etats devant faire plus d'efforts pour résorber les grands déséquilibres économiques mondiaux, a déclaré vendredi à l'AFP une source proche des négociations.
"Les discussions se sont bien passées pendant la nuit, il y a un accord", a-t-elle affirmé vendredi matin, en marge d'une réunion formelle des ministres des Finances et banquiers centraux du G20, qui se sont déjà entretenus jeudi soir lors d'un dîner dans la capitale américaine.
Cet accord porte sur des "lignes directrices" permettant d'analyser la contribution de chaque Etat membre aux déséquilibres de la planète, à l'aune d'une série d'indicateurs sélectionnés en février par le G20 mais aussi des particularités propres aux différents pays.
Néanmoins, la liste des pays qui présentent les déséquilibres les plus forts et qui devront donc faire l'objet d'un examen approfondi dans la seconde partie de l'année ne devrait pas être publiée dans la déclaration finale de la réunion de Washington, a précisé cette source.
"L'incertitude porte encore sur la manière dont on communique cette liste", a-t-elle expliqué en fin de matinée.
Selon une responsable de la délégation américaine, la liste pourrait être publiée dans les prochaines semaines. Mais d'autres sources évoquent une communication "informelle" dès vendredi.
Le G20 devra ensuite faire, lors du sommet de Cannes en novembre, des recommandations de politique économique aux pays désignés afin qu'ils résorbent leurs déséquilibres.
Selon une délégation, la liste comprend au moins la Chine, les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne.
"Je ne serais pas trop surpris de voir l'Allemagne figurer dans la seconde phase d'un examen approfondi", a déclaré vendredi matin à la presse le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble.
"Cela ne nous pose pas de problème, car il en résultera que les excédents allemands sont la conséquence d'une compétitivité très forte", a-t-il assuré.
Par ailleurs, la déclaration finale des ministres du G20 va faire état d'un "accord pour continuer les travaux en vue de la mise en place d'un cadre de gestion des flux de capitaux", conformément à l'ordre du jour de la présidence française de ce forum, a dit un membre d'une délégation européenne.
"Les pays sont prêts à avancer vers une sorte de code de conduite, une série de principes qu'il reste à définir", a-t-il ajouté.
Selon ce responsable, le ministre brésilien Guido Mantega, initialement très réticent sur ce sujet, a dit à ses homologues qu'il souhaitait conserver des marges de manoeuvre importantes pour faire face à l'afflux de capitaux.
"Il y avait un vrai risque de blocage, que le G20 estime que ce sujet n'était pas de son ressort", abandonnant complètement ses efforts de gérer les flux de capitaux.