La croissance économique devrait rester modeste en France en 2011 et en 2012, sur fond de mesures d'austérité dans la plupart des grands pays développés, et ne permettra pas de réduire le chômage, selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
Le centre de recherche de Sciences-Po a abaissé jeudi sa prévision de croissance en France pour 2011 à +1,4% alors qu'il tablait encore sur +1,6% en octobre. Pour 2012, il table sur une progression de +1,7%.
Ces estimations sont inférieures à celles de la ministre de l'Economie Christine Lagarde, qui table sur +2% pour 2011 et vient de légèrement abaisser sa prévision pour 2012, à 2,25% contre 2,5% auparavant.
Le Fonds monétaire international (FMI) avait lui maintenu lundi ses prévisions pour la France à +1,6% pour 2011 et +1,8% pour 2012.
En matière d'emploi, les progrès de 2010 "sont fragiles", a expliqué Eric Heyer, économiste à l'OFCE, en présentant ces prévisions à la presse.
De nombreux "chômeurs sont sortis de la population active", car ils sont "découragés". Résultat, "la baisse du taux d'activité est plus importante que celle du taux de chômage", a-t-il observé.
Selon l'OFCE, le secteur marchand va continuer à créer des emplois en France --65.000 en 2011 et 92.000 en 2012-- mais à "un rythme insuffisant pour stabiliser le taux de chômage". La proportion de sans-emploi devrait même monter à 9,4% fin 2011 et à 9,5% fin 2012, contre 9,2% actuellement.
De plus, "à partir de 2011, l'ensemble des grands pays développés va mettre en place des politiques de restrictions budgétaires alors que leurs économies restent convalescentes", rappelle l'OFCE.
L'autre impact international à encaisser est le "regain de vigueur du prix du pétrole et des matières premières agricoles", qui "explique le regain d'inflation que connaissent les économies occidentales fin 2010 début 2011".
"Absorbé principalement par les ménages, ce choc inflationniste pèsera sur leur pouvoir d'achat et limitera leurs dépenses", souligne l'OFCE.