
La Commission européenne "exclut" toujours une restructuration de la dette grecque, a déclaré samedi le commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn, alors que cette hypothèse fait de nouveau l'objet de spéculations.
"Oui, nous excluons une restructuration", a affirmé M. Rehn, interrogé lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion de deux jours des ministres des Finances européens à Gödöllö, près de Budapest.
"Nous avons un programme solide et nous travaillons sur la base de ce programme. Et il repose sur une analyse très attentive de la viabilité de la dette", a-t-il ajouté, en référence au programme d'ajustement des finances publiques prévu par la Grèce en échange de l'aide financière extérieure.
"Nous avons un programme (...) et nous appliquons le programme", a dit de son côté le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet.
Selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, des ministres des Finances de la zone euro ont abordé la question d'une éventuelle restructuration de la dette grecque lors d'une conférence téléphonique le 2 avril avec MM. Trichet et Rehn.
Pendant cet entretien, "quelques ministres des Finances ont douté que la Grèce puisse, malgré ses mesures d'austérité, assumer seule le poids de sa dette et lever seule de l'argent sur les marchés dès le début de l'année prochaine", écrit l'hebdomadaire à paraître lundi.
La Commission européenne a déjà exclu mercredi une restructuration de la dette grecque.
Mais, selon Der Spiegel, M. Rehn a déclaré lors d'une réunion interne récente qu'il ne fallait pas débattre ouvertement d'une telle restructuration mais simplement y procéder à un moment donné, des propos rapportés au discours indirect par le magazine.
"Il reste beaucoup à faire" en Grèce, a jugé pour sa part le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, après la réunion de Gödöllö. "L'évolution économique en Grèce n'est pas que positive. Il y a encore besoin d'agir", a-t-il souligné.
"Mais les autorités grecques en sont tout à fait conscientes", a-t-il assuré, évoquant "le rôle excellent et positif" joué par ce pays lors d'une réunion le 11 mars des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE.
Ces derniers avaient à cette occasion accepté le principe d'une prolongation des prêts accordés à Athènes dans le cadre du plan d'aide financière décidé au printemps 2010, et d'une baisse de leur taux d'intérêt, en saluant les efforts faits par la Grèce pour assainir ses finances.
"La Grèce a aussi montré qu'elle faisait face de manière intensive au problème de la viabilité de sa dette", a encore dit samedi M. Schäuble.