Les syndicats et le patronat sont parvenus jeudi à un projet d'accord sur l'emploi des jeunes, prévoyant un accompagnement individuel renforcé en 2011 de 65.000 jeunes ayant des difficultés d'accés à l'emploi, un "signal positif" en direction des jeunes générations, selon eux.
A l'issue de leur cinquième séance de négociations au siège du Medef le patronat (Medef, CGPME, UPA) et quatre syndicats (CFDT, FO, CFTC, CGC-CFE), se sont montrés satisfaits de ce projet d'accord -qui doit être avalisé par leurs directions- estimant tous qu'il s'agit d'un "signal positif adressé aux jeunes".
Seule la CGT s'est dite "déçue" soulignant qu'elle ne signera pas ce projet qui lui paraît insuffisant.
L'accord cite trois catégories de jeunes: 20.000 jeunes "décrocheurs" sortis du système éducatif sans qualification ou sans diplôme, 20.000 jeunes qui ont une qualification reconnue, niveau bac ou en-dessous du bac et qui ne trouvent pas de travail. Enfin 25.000 jeunes ayant intégré un cursus dans l'enseignement supérieur mais qui ont des difficultés à trouver un emploi.
La mesure visant les jeunes de l'enseignement supérieur sera prolongée en 2012, toujours pour 25.000 d'entre eux.
20.000 jeunes illettrés devront aussi être intégrés dans cette initiative.
Le but est de "favoriser l'accès à un emploi en CDI ou en contrat d'au moins six mois" ou "accompagner un projet de création ou de reprise d'entreprise".
Le coût total de ces mesures s'élevera en 2011 à 80 millions d'euros. 60 millions seront assurés par des fonds paritaires (FPSPP) et 20 millions d'euros par l'Association pour l'emploi des cadres (APEC) qui prendra en charge le coût des efforts en direction des jeunes de l'enseignement supérieur.
Les organismes chargés de la mise en place opérationnelle de ces mesures seront les missions locales (pour les Jeunes "décrocheurs"), l'Apec (pour les étudiants) et Pôle emploi pour les autres.
Laurent Berger de la CFDT s'est réjoui de cette "avancée" pour les jeunes "dans un contexte de tension politique et sociale".
"Le jour ou le président de la République estime qu'il faut des mesures contraignantes à l'égard des chômeurs, nous disons que c'est l'accompagnement qui est la solution", a-t-il lancé en allusion aux propos de Nicolas Sarkozy sur un renforcement des contrôles sur les chômeurs.
De son côté, Gabrielle Simon de la CFTC, a souhaité une entrée en vigueur "le plus rapidement possible" de ces mesures avant même la fin des négociations syndicats/patronat sur les jeunes qui vont se poursuive ce printemps.
Le négociateur du Medef Benoît Roger-Vasselin s'est dit "heureux" de cet accord et a prôné une "accélération désormais du rythme" des négociations.
La prochaine réunion est fixée le 29 avril avec pour thème la question des difficultés du logement des jeunes.
Seule voix dissonante: celle du négociateur de la CGT, Amar Lagha, qui a jugé "décevant" un accord "qui ne concerne que 20.000 jeunes décrocheurs sur 170.000" et qui" ne prévoit pas de financement supplémentaire de la part du Medef ou de l'Etat".