
Le Fonds monétaire international a annoncé vendredi avoir débloqué la dernière tranche, de 1 milliard d'euros, de son aide à la Roumanie, et approuvé la mise à disposition de ce pays d'une ligne de crédit supplémentaire, de 3,6 milliards d'euros maximum, à titre préventif.
Le Conseil d'administration du FMI a approuvé ce nouvel accord de crédit d'une durée de deux ans, qui entrera en vigueur le 31 mars, et prendra le relais de l'aide de 12,95 milliards d'euros sur un an accordée en mai 2009 pour un an, indique le Fonds dans un communiqué.
Les autorités roumaines "ont informé le FMI qu'elles avaient l'intention de considérer ce nouvel accord comme étant à titre préventif et qu'elles ne comptaient pas, en conséquence, tirer" sur cette ligne de crédit, indique le Fonds.
Son communiqué rappelle que le nouvel accord de crédit est accordé "en conjonction avec un soutien à titre préventif de l'Union européenne, de 1,4 milliard d'euros, et un prêt de la Banque mondiale de 0,4 milliard d'euros".
Face à une situation financière particulièrement critique provoquée par la crise mondiale et ses retombées, la Roumanie a évité l'abîme grâce à une aide d'urgence de 20 milliards d'euros du FMI, de l'UE et de la Banque mondiale.
Le déblocage de ces fonds a été ralenti par les difficultés politiques liées à l'adoption des réformes imposées par les bailleurs de fonds. Le pays s'est finalement infligé une cure d'austérité, passant par une réforme des retraites, une baisse des salaires dans la fonction publique et un augmentation de la TVA.
L'UE a annoncé jeudi avoir débloqué une nouvelle tranche, de 1,2 milliard d'euros, de son aide à la Roumanie consentie en 2009, soulignant que Bucarest avait rempli les conditions convenues.
Le FMI écrit que "la mise en oeuvre des réformes prévues par le programme soutenu par le Fonds reste bonne et les autorités roumaines cherchent un crédit de relais préventif pour signaler leur engagement à continuer les réformes".
"L'économie de la Roumanie commence à se reprendre", ajoute le Fonds. Après s'être effondré de 7,1% en 2009, le PIB du pays devrait avoir amorti sa chute à 1,3%, en 2010, indique-t-il. Le Fonds table sur un retour de la croissance cette année, avec une hausse du PIB de 1,5%, et une nette accélération en 2012 (+4,4%).
"Le rééquilibrage des finances publiques va se poursuivre", indique le FMI.
Selon lui, "les mesures budgétaires difficiles adoptées en 2010, complétées par la poursuite d'une politique de dépenses prudente, mettent à portée de main" les objectifs de réduction du déficit budgétaire à 4,4% du PIB en 2011 et 3,0% en 2012 (contre 7,2% en 2009, et 6,7% en 2010).
Comme l'aide allouée en 2009, le nouveau crédit du FMI est accordé selon un accord dit "de confirmation", prévoyant plusieurs tranches faisant monter le niveau des fonds dont le pays peut bénéficier au guichet du FMI au fur et à mesure que celui-ci valide ses progrès.
Selon le FMI, la Roumanie a indiqué ne pas avoir l'intention de toucher à la tranche de 1 milliard d'euros mise à sa disposition. Le Fonds n'a pas précisé la date à laquelle il libérerait la première tranche de la nouvelle ligne de crédit.