Le patronat a accepté vendredi de revoir ses conditions pour une baisse des cotisations à l'Unedic mais ses propositions étaient encore jugées insuffisantes, vendredi lors de la dernière séance de négociations pour renouveler la convention d'assurance chômage.
La baisse des cotisations -- patronales et salariales -- réclamée par le patronat en cas de retour aux bénéfices de l'assurance chômage a été un sujet majeur de blocage de ces négociations entamées le 24 janvier.
Le patronat a accepté de lier une baisse des cotisations à la réduction de la dette cumulée de l'Unedic, mais voudrait voir stipuler que cette clause restera inscrite au delà de la convention en cours de négociations, jusqu'en 2016, selon ses dernières propositions aux syndicats (CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC).
Jusqu'à présent les organisations patronales (Medef, UPA, CGPME) exigeaient une baisse des cotisations si les comptes de l'Unedic redevenaient bénéficiaires, pendant deux semestres successifs, d'au moins 500 millions d'euros par semestre. Et ce, quel que soit le niveau de la dette totale, estimée à 11 milliards à fin 2011.
Les syndicats refusaient d'envisager une telle proposition si elle ne prenait pas en compte le niveau de déficit total de l'organisme.
Dans sa dernière proposition, le patronat conserve la condition des deux semestres excédentaires mais ajoute qu'il faudra aussi que "le niveau d'endettement du régime soit égal ou inférieur à l'équivalent de deux mois de contributions calculés sur la moyenne des douze derniers mois". Soit cinq à six milliards, selon les estimations syndicales.
Mais FO, la CFDT et la CFTC ont demandé que le niveau de la dette soit équivalent ou inférieur à un seul mois de contributions -- entre 2,5 et 3 milliards -- pour envisager la baisse des cotisations.
Pour la CGT, "une baisse des cotisations dans une période comme celle d'aujourd'hui n'est pas acceptable", a affirmé Maurad Rabhi.
"Il aurait été préférable de parler des chômeurs de longue durée", a-t-il ajouté.
Selon des projections de l'Unedic, avec une croissance comprise entre 1,6 et 1,8% entre 2012 et 2014, les comptes annuels redeviendraient positifs dès 2013 et la dette baisserait à 6,7 milliards fin 2014.