Le médiateur national de Pôle emploi Jean-Louis Walter épingle jeudi une certaine complexité des dossiers qu'il a eu à traiter et prône à la fois plus de souplesse et de cohérence en matière de politiques de l'emploi et règlements.
Le rapport 2010 du médiateur ne met pas en lumière selon lui une explosion des réclamations puisque sur les 300.000 adressées à Pôle emploi, seules 5% (15.240) sont arrivées au niveau de la médiation.
"C'est assez correct, surtout rapporté aux 6 millions de dossiers traités par Pôle emploi chaque année", a souligné auprès de l'AFP M. Walter, en fonctions depuis juillet.
"Je suis plus dur envers ceux qui sont censés faire avancer les dossiers", et en particulier les partenaires sociaux mais aussi "vis-à-vis des pouvoirs publics qui perturbent le fonctionnement" de l'institution en lançant des plans ou dispositifs dont le bien-fondé n'a pas été mesuré, a-t-il ajouté.
"Il faut rentrer un peu plus dans les détails opérationnels. Et si un plan ou dispositif n'est pas bon, qu'on n'ait pas d'état d'âme et qu'on le dise", a-t-il souhaité.
En filigrane, dans le rapport, transparaît une certaine lenteur des processus, puisque le médiateur y relève que "des propositions formulées dans le rapport 2009 ne sont pas encore complètement traduites dans le droit et les faits".
Toutefois, ajoute-t-il, "l'essentiel est qu'elles ont reçu un accueil favorable et suivi d'effets".
L'an dernier, six réclamations sur 10 étaient liées à des questions d'indemnisation ou de demandes de remboursement de Pôle emploi après des versements indus.
Près de deux sur 10 portaient sur les aides à l'embauche et à la formation.
Le rapport est émaillé d'exemples concrets de demandeurs d'emploi n'ayant pu bénéficier de telle ou telle aide parce qu'ils étaient légèrement en dehors du cadre d'attribution. Parfois "le refus apparaît juridiquement fondé mais regrettable en termes d'aide au placement".